Nouveau repli des cours du blé

Les cours continuent de se replier en France depuis maintenant quelques semaines. L'hiver s'est plutôt bien passé et les semis se font dans de bonnes conditions, ce qui n'apporte pas de soutien. Le blé tendre rendu portuaire affiche une baisse de 20 €/t depuis le début de l'année. On a chargé à Rouen la semaine passée les dernières affaires en blé fourrager qui se sont faites le mois dernier (41 500 t vers la Thaïlande et 35 400 t vers le Bangladesh). Le commerce mondial est assez calme, et certains opérateurs commencent à craindre de voir la demande s'essouffler, car les besoins de certains acheteurs sont a priori couverts jusqu'à la fin de la campagne. Pour autant, la quantité de certificats à l'export délivrés par Bruxelles la semaine dernière reste importante, avec 505000 t de certificats à l'export de blé tendre européen, portant le cumul depuis le début de la campagne à 21,3 Mt contre 20,7 Mt l'an dernier.
La monnaie européenne a atteint ce lundi des niveaux de faiblesse inédits en onze ans, ce qui continue d'apporter un avantage compétitif aux céréales européennes, et ce, en l'absence des céréales russes sur la scène internationale. Sur le bassin de la mer Noire, Russie et Ukraine continuent à contrôler le rythme des exportations en vue de limiter l'inflation sur le marché intérieur causée par la forte dépréciation de leurs monnaies respectives. La Russie a d'ailleurs alloué 400000 t de blé (sur 1,1 Mt de ses stocks de réserve) pour la population russe. La forte dépréciation de la monnaie a également entraîné une augmentation du coût des intrants, et les producteurs sont moins enclins à semer du blé de printemps. Ainsi, le CIC a estimé des réductions de surface pour ces pays pour la prochaine campagne. La production mondiale est prévue à 705 Mt, en repli de 2 % par rapport au record de cette année, mais en hausse de 3 % par rapport à la moyenne quinquennale. En France, les semis s'effectuent dans de bonnes conditions. À fin février, les conditions de culture du blé tendre sont jugées bonnes à 58 % et très bonnes à 32 % selon Céré'Obs.
50 000 t d'orge française vers la ChineLes stocks de report mondiaux sont estimés à 27,8 Mt, le plus haut niveau depuis 5 ans. L'ampleur des disponibilités au niveau mondial pèse sur les cours, et limite la hausse liée à la demande en orge. Les licences octroyées par Bruxelles à l'exportation sont en augmentation de 28 % par rapport à la campagne précédente, traduisant l'activité importante de la France vers la Chine. La semaine dernière, on a chargé près de 50000 t d'orge vers cette destination. Ce flux devrait se poursuivre sur la prochaine récolte.