Nouveau désaccord sur le prix du lait
Loin d’être apaisé malgré les accords de septembre, le dossier du prix du lait est de nouveau sur le grill depuis les derniers ajustements décidés le 30 mai. La baisse de rémunération qui touche les producteurs (de l’ordre de 3,53 z/1000 l en juillet) ne serait pas assez forte pour les transformateurs, qui réclament depuis quelque temps -8,5 z/1000 litres pour lutter dans un environnement très concurrentiel. Pour la FNPL, remettre en cause l’accord du 30 mai aussitôt après l’avoir paraphé « n’est pas sérieux». «Les nouveaux ajustements décidés à cette date sont déjà des correctifs à ce qui a été décidé en septembre 2004» explique André Grynspan, de la FNPL (producteurs). Selon lui, « on observe une grogne des transformateurs qui s’attendaient à une baisse plus forte des prix, mais l’évolution des produits industriels s’est révélée meilleure que prévue ».
Dans les faits, l’index qui entre dans le calcul du prix du lait est positif pour le troisième trimestre, après avoir été négatif depuis le début de l’année. La poudre de lait se porte mieux, le beurre est conforme aux prévisions et le lactosérum se porte très bien. La colère des producteurs n’est pas nouvelle, avec les épisodes Sodiaal et Lactalis des mois derniers. Les groupes avaient alors opéré une ponction additionnelle de 3 z/1000 l, finalement remboursée, mais qui a ouvert une nouvelle brèche dans des accords constamment remis en question. « La FNCL (coopératives) est très silencieuse actuellement sur la baisse des prix. Mais nous avons des informations qui remontent des régions, et plusieurs coopératives souhaiteraient mettre en place des flexibilités supplémentaires, ce que nous refusons» note M. Grynspan. Du côté des coopératives, on estime que les accords en place ne sont plus adaptés aux données du marché. Chez les industriels, ce sont les outils de production qui ne seraient pas assez concentrés pour lutter contre la concurrence étrangère. « Toutes ces baisses ne servent pas à la restructuration des entreprises, c’est de l’argent qui est redonné à la grande distribution » déclare la FNPL. Déjà modifié à la baisse en mai, l’accord de septembre ne pourra pas éternellement être remis sur l’ouvrage. La fin de l’été risque d’être chaude dans la filière.