«Nous n’avons pas fauté», assure la Soviba
« Soviba n’a pas fauté», a expliqué aux Marchés Olivier Kriegk, directeur scientifique de Terrena. L’entreprise est impliquée dans 26 cas d’intoxications graves dues à des steaks hachés surgelés. « Il s’agirait d’une contamination accidentelle d’un lot. Son origine remonte vraisemblablement à l’animal». Des analyses complémentaires étaient en cours hier pour vérifier l’hypothèse. La partie process semble donc hors de cause. « Quelques muscles ont pu être contaminés au cours de l’éviscération», a-t-il précisé. Seule certitude, le responsable est un Escherichia coli de forme rare et particulièrement pathogène, le O157H7. Il a pu s’introduire à l’abattoir, via un porteur sain et donc indétectable. « Les contrôles d’hygiène sont basés sur les germes totaux. On obtient une photo de l’état sanitaire des carcasses. Dans le cas précis, elle était bonne».
Le DG de Soviba a qualifié lundi de « hasard malheureux» l’intoxication alimentaire liée à des steacks hachés fabriqués par l’usine du Lion-d’Angers (Maine-et-Loire). « Il a suffi par exemple que seule une partie d’un muscle soit affectée par la bactérie et que l’on soit passé à côté lors des analyses », selon lui. « On pense qu’il s’agit d’une contamination ponctuelle» car tous les lots de viande mis en cause « ont été fabriqués dans un créneau horaire d’une heure environ» le 22 août. Il a expliqué que Soviba menait des « contrôles aléatoires» sur Escherichia coli, bien que ces derniers ne soient pas obligatoires.
L’entreprise a durci ses procédures internes d’hygiène. « Une piqûre de rappel a été donnée aux salariés, afin de les rassurer», souligne Olivier Kriegk. Par ailleurs, toutes les expéditions de steaks hachés surgelés sont bloquées pour quelques jours, le temps pour la DSV de décider un éventuel durcissement des mesures. Des analyses libératoires sur le O157 sont mises en place pour tous les lots.
Environ 95% des personnes ayant acheté des steaks hachés surgelés à l’origine des intoxications ont été repérées et environ 13 000 paquets restent à récupérer, selon Michel-Edouard Leclerc, président des supermarchés E. Leclerc. Le groupe a mobilisé 750 salariés pour répondre aux appels des clients (2 500 dans la journée de lundi) et pour les contacter (13 000 foyers appelés depuis deux jours). Les personnes, réparties dans 19 départements du sud-ouest de la France ont été retrouvées à hauteur de 80% grâce à leur carte de fidélité et de 15% grâce à l’intervention des banques qui ont fourni les coordonnées de celles qui avaient payé par chèque et carte bancaire.
Chaque année en France, 80 à 100 cas sporadiques d’intoxication à l’E. coli ont lieu. Deux cas collectifs sont intervenus dans les dix dernières années, mettant en cause des merguez et des fromages de chèvre.