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Nord-Picardie : un abattoir et un fournisseur pour 700 000 porcs?

Tandis que certains éleveurs se tournent vers le marché du porc breton, d’autres veulent s’organiser autour d’une plateforme commune unique. La situation reste tendue.

Le rapport Porry n’aura rien fait bouger. Mais en décidant de diminuer leurs prix d’achat de 2 à 4 centimes d’euros par kilo de carcasse en avril dernier (voir Les Marchés du 18 avril), les trois abattoirs de porcs du Nord-Picardie ont amené la filière à revoir entièrement son organisation. L’initiative en revient à Sylvain Tardieu, vice président de la section porcine de la Fdsea 62, qui a pris de court ses responsables dans cette opération. La section porcine du Pas-de-Calais est habituée à de tels rapports de force auprès des abattoirs régionaux : elle avait croisé le fer autrefois avec eux pour des différends sur le classement des carcasses… ce qui avait contribué à l’époque à l’arrivée d’Uniporc-Ouest dans la région.

Sylvain Tardieu reconnaît aujourd’hui « l’échec de la mise en marché par les différents groupements ainsi que celui de l’abattage», tout comme il admet « la démobilisation des éleveurs». Et regrette que le Nord-Picardie ne couvre actuellement pas plus de 20% des besoins régionaux de consommation !

75 éleveurs viennent donc de se réunir en collectif et proposent notamment de livrer leurs 220 000 porcs au marché du porc breton (MPB) « en asséchant l’approvisionnement des abattoirs régionaux». Les contacts avec Initia, fruit du regroupement de trois coopératives de l’Ouest, confirment d’ailleurs cette volonté. On sait d’ores et déjà que les réunions informelles et les multiples contacts seront décisifs tout au long de la semaine jusqu’au 19 juin prochain, où la filière doit évoquer le nouveau schéma d’organisation de la filière porcine Nord-Picardie. L’enjeu ? Regrouper la production de 700 000 porcs par an, via une seule plateforme…. en attendant la création future d’un seul groupement et celle d’un seul abattoir !

Le dossier de médiation a été confié à Louis Ringô, président d’Unéal et grand défenseur de l’idéal coopératif, désigné comme « le seul responsable professionnel capable de réunir un maximum de consensus autour de lui».

Une plateforme commune à l’étude

Trop de groupements, trop d’abattoirs en Nord-Picardie, le diagnostic n’est pas nouveau. Les choses se sont pourtant précipitées depuis. Le 19 juin, on évoquera donc la constitution d’une plateforme commerciale commune entre cinq des six groupements existants actuellement (Sypronord, Monts de Flandre, ABS, Suidéal, Sica porcs de l’Aisne).

La proposition en avait été faite fin avril par Jean Jacques Riou, président du marché du porc breton. Quant au groupement porcs de la Cobevial, fournisseur du groupe picard Alliance et donc de l’abattoir Défial de Saint-Pol-sur-Ternoise (62), sa position est considérée comme particulière dans la négociation actuelle.

Du côté des abattoirs, les activités devraient être recentrées autour de celui de Défial de Saint-Pol-sur-ternoise. L’abattoir du Valois à Compiègne pourrait fermer et l’on s’interroge également sur la poursuite d’activités de celui du Nouvion (02). Mais les responsables syndicaux porcins ne négligent pas pour autant la piste bretonne ou les abattoirs belges.

Parmi les responsables professionnels proches de ce dossier «très explosif», on évoque également la participation financière des producteurs à cette indispensable restructuration. A l’image de ce qui s’est fait au moment du rachat de Béghin-Say, de ce qui se déroule aujourd’hui avec l’unité de production de biocarburants de Lillebonne et qui pourrait demain se dérouler dans le lait si jamais PAI, filiale spécialisée de BNP Paribas, venait à se désengager de Sodiaal.

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