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Nord : la redistribution des cartes commence

Le nouvel atelier de découpe de Pruvost-Leroy pourrait avoir des incidences sur la carte des abattoirs.

Le 18 juin, la Sarl Pruvost-Leroy a inauguré son nouvel atelier de découpe implanté à Saint Hilaire-Cottes (entre Saint-Omer et Béthune). Il sera opérationnel le 26 juin prochain. D’une capacité de 10 000 tonnes, l’investissement réalisé s’élève à 3,1 millions d’euros. Le 20 octobre 2003, un violent incendie avait en effet détruit presque totalement les 2 000 m2 de bâtiments, contraignant l’entreprise à poursuivre ses activités à l’abattoir de Douai. Construit en 1988, l’atelier de découpe avait doublé sa superficie en 2002. La Sarl Pruvost-Leroy est une société familiale fondée en 1960 par Marcel Pruvost, commerçant en bestiaux qui a passé aujourd’hui les commandes à ses trois fils Philippe, Laurent et Jean. Elle a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires de 30,3 millions d’euros et emploie 70 salariés pour une production annuelle de 8 000 tonnes de viandes dont 70 % de bovins et 20 % de porcs. Elle commercialise auprès de bouchers-charcutiers de la région (35 à 40 %) et de la GMS (55 %).

Assurer la rentabilité du nouvel abattoir

Cette société familiale est engagée dans l’engraissement : (la Scea du Charolais élève 1 400 bêtes sur une exploitation de 250 ha voisine de l’atelier), la cheville (Sarl Pruvost Leroy) et le négoce d’animaux. Philippe Pruvost est en effet actionnaire de la SAS « Les Bovins de Nos Terroirs » aux côtés de Sylvain Barbier et de Gérard Poyer, président national des marchands de bestiaux, qui approvisionne à 60 % le nouvel atelier. Les animaux sont abattus à Noeux-les-Mines, Fruges et Douai.

Le nom de Pruvost Leroy avait été souvent évoqué dans le dossier du futur abattoir régional qu’on attendait à Hazebrouck, puis à Fruges et enfin à Aire-sur-la Lys. Même si ce 18 juin, certains assuraient que « l’idée n’était pas abandonnée», nombre d’intervenants ont déjà enterré le projet. Philippe Pruvost, qui reconnaît l’extrême prudence de sa société au moment même où se dessinait l’avenir de l’abattoir régional, est désormais sans ambiguïté : « si je participe financièrement à la création du futur abattoir régional, il faudra l’implanter aux côtés de l’atelier de découpe pour y former un véritable pôle viandes ».

L’incendie de 2003 a modifié la stratégie de Pruvost-Leroy. La société avait eu un premier projet avorté à Fruges en 1999 et noué des contacts, avant de les abandonner, avec la société Convert SA de Boulogne-sur-Mer, avant d’envisager « in fine » une implantation à Hazebrouck à l’occasion de la reprise de Caloone-Labis. « Des manœuvres regrettables», selon Philippe Pruvost ont fait échouer ce dernier projet.

C’est ainsi que la société Pruvost-Leroy s’est repliée sur ses terres, modifiant vraisemblablement la carte des abattoirs régionaux sur laquelle ils sont quelques-uns à ne pas vouloir laisser le monopole au groupe Picard Défial. Certains abattoirs sont toujours en sursis. Reste à savoir si malgré leurs fermetures, la production régionale sera suffisante pour assurer la rentabilité d’un nouvel abattoir sans pénaliser l’activité de ceux qui resteront…

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