Noël : moins de cadeaux sous le sapin pour préserver le repas
A la veille des fêtes de fin d’année, le moral des Français n’est pas au beau fixe. Selon l’étude Noël annuelle du cabinet Deloitte, nous serions même parmi les plus pessimistes en Europe sur l’état actuel de l’économie. 56 % des interrogés pensent par exemple que leur pouvoir d’achat est en baisse. Un sentiment qui affectera sûrement leurs achats de Noël. Alors que dans les pays scandinaves, l’Irlande, le Royaume-Uni et l’Espagne, les foyers prévoient de dépenser 3 à 8 % de plus que l’an dernier au cours des fêtes, en France les intentions d’achat progressent moins que l’inflation à 1,4 %, le budget moyen s’élevant à 556 euros. « Il y a une Europe à deux vitesses et la France est dans le mauvais peloton, avec l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas », commente Gilles Goldenberg, associé Deloitte, responsable des industries de Distribution en Europe.
Face à l’augmentation à la pompe et celle annoncée du prix des matières premières, partout en Europe les consommateurs se préparent à sacrifier les cadeaux pour préserver le repas de Noël. « Les perspectives de hausse qu’ils ont pu lire dans la presse en ce qui concerne les produits alimentaires les inquiètent fortement et les incitent à des comportements de prudence excessifs par rapport à la réalité mathématique de ces hausses », analyse le cabinet.
+7 % pour le menu
« C’est aussi le cas en France où les consommateurs prévoient de réduire le budget cadeaux de 9 % tandis que celui consacré à l’alimentaire augmentera de 7 % », précise l’étude qui souligne un arbitrage encore plus sévère dans d’autres pays européens, comme l’Italie (où la réduction des cadeaux serait de 21 %). Les foyers Français prévoient ainsi de consacrer en moyenne 312 euros aux cadeaux (contre 357 l’an dernier) et 162 euros au menu (contre 123).
A noter à titre comparatif que pour les repas de fêtes, les Allemands tablent sur 146 euros, les Italiens 238 euros, les Espagnols 374 euros et les Irlandais, pour qui la tradition de Noël est très forte, 431 euros.
Pour prévenir et déjouer ce nouvel arbitrage, défavorable aux distributeurs, Gilles Goldenberg, associé Deloitte responsable des industries de Distribution en Europe, estime qu’il est encore temps d'« informer les consommateurs à propos de l’impact réel sur les prix du déficit de matières premières qui semble surestimé ».