Nicolas Sarkozy pose les bases de sa nouvelle PAC
« Ce qu'il nous faut, c'est une nouvelle ambition pour l'agriculture en France et en Europe. Je veux construire une agriculture de premier plan en France et en Europe. »
« Pour des raisons d'indépendance et de sécurités alimentaires , l'approvisionnement des Européens ne peut pas dépendre de pays étrangers, au surplus exposés à des crises sanitaires ou des aléas climatiques sur lesquelles nous n'avons aucune maîtrise. » [...]
« Je veux que nos agriculteurs puissent vivre des prix de leurs produits. Pour la première fois depuis quarante ans, les prix mondiaux sont supérieurs aux prix européens dans de nombreuses productions. » [...]
« La PAC a été un formidable outil de modernisation de notre agriculture. Mais les aides publiques représentent aujourd'hui près de la moitié du revenu des agriculteurs, parfois davantage. La réglementation tatillonne, d'origine française et communautaire, et les contrôles multiples ont transformé le travail de la terre en une gestion quotidienne de paperasserie administrative. »
« Je n'aime pas la notion de découplage »
« Je veux donc une nouvelle PAC. Parce que je n'ai pas l'intention de laisser tomber les agriculteurs qui ne veulent pas être des assistés, qui ne veulent pas vivre de subventions, qui ne veulent pas être contrôlés sur la longueur du poil de leurs animaux !…. »
Une nouvelle PAC
« Je veux donc préparer à l'occasion de la présidence française de l'Union européenne un nouveau cadre politique pour notre agriculture en Europe, basée sur des principes fondamentaux.
La politique agricole commune doit répondre à quatre objectifs :
- assurer l'indépendance et la sécurité alimentaire de l'Europe
- contribuer aux équilibres alimentaires mondiaux
- préserver les équilibres de nos territoires ruraux
- participer à la lutte contre les changements climatiques et l'amélioration de l'environnement
La PAC doit être établie selon un principe indiscutable de préférence communautaire. […] Qu'on ne s'y trompe pas, je serai intransigeant sur cette question lors des prochaines discussions sur le budget communautaire. La préférence communautaire n'est pas un gros mot ».
Stabilisation des marchés
« Premièrement, il faut que nos agriculteurs puissent vivre des prix de leurs produits, de leur production et de leur travail, par une véritable politique communautaire de stabilisation des marchés. »
« Pour ce faire, je demande à la Commission européenne de mettre en place sans délai un dispositif performant de gestion des risques et des aléas. Parallèlement, je demande à Michel Barnier de définir avec Christine Lagarde, avant la fin de l'année, les conditions d'une généralisation des mécanismes de gestion des risques, à l'ensemble des exploitations, à partir de l'expérience de l'assurance récolte. Dans le même esprit, je souhaite que l'on crée un fonds d'intervention sanitaire qui permettra par exemple de répondre aux préoccupations qui sont les nôtres en matière de fièvre catarrhale ovine ».
« Vivre des prix et de la production, c'est aussi mieux s'organiser. Je souhaite renforcer l'organisation commerciale de l'offre, en particulier dans les secteurs ovin, des fruits et légumes et du vin, et assurer le développement des interprofessions. Je souhaite conforter le tissu d'industries agroalimentaires en vous permettant d'y prendre des participations par l'intermédiaire de fonds.
Pour ce faire, je demande à Michel Barnier de prendre l'initiative d'un mémorandum que nous transmettrons avant la fin de l'année à la Commission européenne pour adapter le droit de la concurrence dans un esprit de responsabilités des organisations commerciales et dans l'intérêt des consommateurs ».
Calendrier
« Je souhaite que la France ouvre dès le début de la présidence française de l'Union européenne, au second semestre 2008, une discussion sur les principes fondateurs de la politique agricole commune de 2013, à l'occasion d'un grand débat d'orientation sur l'avenir des politiques communautaires et de leurs financements ».
« Ce travail sera préparé dans le cadre des assises de l'agriculture avec les organisations professionnelles agricoles ».
Hausse des prix aux consommateurs
« On nous parle aujourd'hui d'augmentation de certains prix alimentaires à la consommation, alors que cela fait plus de dix ans que les prix à la production ont diminué. [...]
L'État interviendra. [...] Il n'y a pas de contradiction entre une valorisation correcte des produits et une baisse générale des produits de grandes marques ».
Grenelle de l'environnement
« Il est indispensable de définir un nouveau plan de réduction de l'utilisation des engrais et des pesticides, afin de préserver la santé de leurs utilisateurs.
« Je souhaite par ailleurs engager un véritable plan de valorisation de la biomasse qui permettra notamment d'accompagner les exploitations agricoles vers une plus grande autonomie énergétique ».