Nicolas Forissier débloque 150 millions pour les PME et TPE
Déjà annoncé dans ses grandes lignes depuis plusieurs semaines, le PNDIA (Partenariat national pour le développement de l’industrie agroalimentaire) aura nécessité hier pas moins d’une heure à Nicolas Forissier pour en décrire les principales facettes. Articulé autour de six axes, ce partenariat avec les PME et TPE a pour objectif de dynamiser un secteur important (deuxième employeur national et troisième exportateur mondial) qui connaît des fragilités. « Nos parts de marchés à l’international s’érodent » a constaté le secrétaire d’État à l’Alimentation, qui explique cette situation par la structure actuelle des entreprises du domaine agroalimentaire, qui entre autres n’investissent pas suffisamment en R & D (le taux de dépenses y est de 1,3 % contre 6,5 % dans le reste de l’industrie).
L’aspect financier figure au premier chapitre du PNDIA, avec la création de nouveaux outils ainsi qu’un partenariat entre le ministère de l’Agriculture et Oséo, la nouvelle banque publique destinée à financer les projets des PME (née du rapprochement de l’Anvar et de la BDPME- lire LM du 4 Mai -). Dans les faits, la société de capital-risque Avenir Entreprise Investissement va dorénavant s’intéresser aux entreprises de l’agroalimentaire, et de nouvelles modalités de garantie Sofaris sont mises en place, destinées à faciliter l’investissement.
Pour consolider la structure financière des PME, souvent familiales, deux prêts participatifs ont été créés, sans garante ni caution du chef d’entreprise et surtout sans obligation d’ouverture du capital à des tiers. Le prêt participatif de développement (PPD) orienté vers les entreprises développant ou souhaitant développer des productions ancrées dans le terroir, est déjà en test dans la région Rhône-Alpes.
De 420 000 à 500 000 salariés en 10 ans
Le contrat de développement innovation s’attache, comme son nom l’indique, à accompagner les PME dans de nouveaux horizons, comme l’e-commerce, l’amélioration des techniques de traçabilité ou les projets exports, autant de nouvelles pistes. Dotés d’un fort effet de levier, ces prêts devraient mobiliser, pour un euro de l’État investi, « entre 10 et 17 euros ». Au total, l’ensemble des nouveaux outils financiers représente une enveloppe de 100 M Eur, sur les 150 M Eur du PNDIA, un chiffre global donné par M. Forissier qui reste flexible en fonction des demandes réelles des entreprises. Parmi les (nombreux) autres volets de ce programme, les mesures d’accompagnement à l’exportation se traduisent par une augmentation des subventions sur les salons organisés par Sopexa. Fixée à 20 %, cette subvention sera portée à 30 %, et même à 50 % pour les trois premiers salons. Le secrétaire d’État espère doubler le nombre d’entreprises régulièrement exportatrices, qui ne sont aujourd’hui que 1 000 sur les 10 000 que compte la France. M. Forissier ambitionne, dans un autre domaine, de faire passer l’emploi dans le secteur agroalimentaire de 420 000 à 500 000 personnes en 10 ans, « un objectif réaliste si l’on tient compte du taux de croissance annuel de l’emploi dans l’industrie agroalimentaire ». Pour y parvenir, une campagne de promotion nationale est prévue sur 3 ans, tout comme une convention entre l’État et les prescripteurs, sans oublier l’adaptation des formations aux besoins des entreprises.