Nicolas F. en manque
L’activité ministérielle manque cruellement à l’ex-secrétaire d’Etat à l’Agriculture Nicolas Forrissier. Dans une déchirante confession publiée le 28 juillet par Le Parisien, l’ancien sous-ministre a confié sa tristesse et son dépit d’avoir été écarté du gouvernement en juin dernier. Pourtant, il estime ne pas avoir démérité. Il énumère ce qui, pour un ministre, est un témoignage indéniable d’efficacité : « En quinze mois j’ai effectué 130 déplacements, parcouru 95 départements (sic) et fait avancer des dossiers comme la relance de l’enseignement supérieur agricole, un plan de développement des IAA et des territoires ruraux. J’ai le sentiment du devoir accompli.» Et encore ne mentionne-t-il pas ses innombrables déjeuners et dîners protocolaires, un art dans lequel il était passé maître et qu’une heureuse nature lui a permis d’exercer sans prendre un gramme. L’interview, assortie d’une photo où on le voit chevauchant sa Harley-Davidson en jean’s et cuir, vire ensuite au Zola. Sans amis (« pour beaucoup, hors du gouvernement, vous n’existez plus »), sans secrétaire, l’agenda vide, il doit « être hébergé par un ami » lorsqu’il vient à Paris et touche « moins de 2000 euros» d’indemnités d’élu. Mais l’expérience ne l’a pas refroidi pour autant : « Je reviendrai… et je serai plus endurci. » Si la politique ne rend pas nécessairement idiot, le pouvoir, lui, rend fou.