A New York, l’étau se resserre autour du foie gras
En guerre contre « la cruauté des gourmets », les ennemis du foie gras ont entrepris de le faire interdire à New York, nouveau terrain d’une bataille qui s’étend dans tous les Etats-Unis. A l’heure où les Français s’apprêtent à déguster leur mets favori pour les fêtes, l’État de New York est sous le coup d’une plainte d’associations de défense des animaux, tandis qu’un conseiller municipal réfléchit à un projet visant à prohiber la vente et la production. Après Chicago, où la vente en restaurants est interdite depuis cet été, et la Californie, où la mesure doit s’appliquer dès 2012, le débat touche aussi l’Oregon, le Maine, le Massachusetts. Devant ce déferlement, Ariane Daguin, présidente de l’Association des producteurs de foie gras aux Etats-Unis, s’active, rencontre les élus, et assure avoir reçu l’aval du comité sanitaire de New York. « Le public préfère interdire le foie gras plutôt que penser au système de production des hamburgers ! », s’insurge Clark Wolf, consultant en restauration. Le marché américain représente encore « une goutte d’eau » au regard du marché français. Mais il s’étend, et l’entreprise de Mme Daguin affiche une croissance annuelle de 15 %. Aujourd’hui, l’espoir des pro-foie gras repose sur une plainte déposée contre la décision de Chicago. Invoquant la clause du commerce, l’Association des producteurs et des restaurateurs demande son annulation, espérant que cela fasse jurisprudence. Et dans l’attente, un début de rébellion est à l’œuvre dans la ville : profitant des lacunes du texte, certains restaurants offrent le foie gras et ne font payer que les toasts.