Négociations commerciales : que fait l’arbitre ?
Les négociations commerciales 2013 ont commencé et si l’on en croit Jean-René Buisson, président de l’Ania, « elles sont très dures ». « Les distributeurs demandent des baisses de tarifs de 5 à 10 % par rapport à 2012, alors que les prix des matières premières ont augmenté. Et avant que les négos commencent, ils demandent des compensations de marges », affirme-t-il. Des milliers d’emplois seraient en jeu. C’est dans ce contexte que Stéphane Le Foll, Guillaume Garot et Benoît Hamon ont réuni la filière agroalimentaire le 21 novembre. S’ils ne souhaitent pas remettre en cause la LME, les ministres ont appelé les opérateurs à en respecter les termes et lancé des travaux en vue d’apporter un « cadre amélioré » dès 2013, y compris par voie législative. Quatre groupes de travail seront pilotés par le délégué interministériel Alain Berger sur les thèmes suivants : collaboration interentreprises, outils de diagnostic, outils de couverture et modalités de répercussion des variations des prix. Évoquant les dérives dans l’application de la LME, la directrice de la DGCCRF a indiqué aux distributeurs que « cela ne pouvait plus durer ». Ses moyens seront renforcés, a promis Benoît Hamon. Les industriels, eux, restent sceptiques. « L’exécutif doit exercer son autorité en faisant appliquer les lois. Il faut que l’arbitre fasse son boulot », commente Dominique Amirault, président de la Feef, qui prône par ailleurs un débat constructif entre professionnels.