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Négociants et entreprises déplorent le repli de l'offre bovine

Lors de leur Congrès, la FNICGV et la FFCB ont attiré l'attention des éleveurs et des pouvoirs publics sur les risques de pénurie de la production bovine. Ces derniers se sont voulus rassurants.

La FNICGV (transformateurs privés et grossistes) et la FFCB (commerçants en bestiaux), qui ont tenu ensemble leur Congrès les 16 et 17 juin derniers à Versailles (LM du 21/6) ont témoigné qu'ils avaient bien des préoccupations similaires. En tête : le repli de la production en France et en Europe, qui est devenue déficitaire en 2004. Un repli, qui, s'il se confirmait pourrait conduire à détourner le consommateur de produits trop chers et à ouvrir un appel d'air pour les viandes des pays tiers.

Lors d'un débat organisé entre négociants sur les difficultés d'approvisionnement qu'ils rencontrent, Jean-Claude Guesdon, du groupe économie de l'élevage (GEB) s'est voulu plutôt rassurant. Si l'élargissement à 10 nouveaux États membres n'a pas provoqué d'augmentation notable du cheptel bovin communautaire, les premières conclusions de l'Institut de l'élevage s'orientent vers un recul sensible du nombre de vaches laitières, partiellement compensé par une légère augmentation du cheptel allaitant notamment français, et un maintien des prix de marché élevés qui devraient inciter les éleveurs à continuer à produire.

Interpellé à plusieurs reprises lors de ce congrès commun sur les risques de repli du cheptel bovin, Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine (FNB) a répondu lors d'un second débat organisé par la FNICGV. Selon lui, les éleveurs sont conscients de ce risque et ne restent pas inactifs. La conjoncture économique favorable traversée par l'élevage, notamment allaitant, incite selon lui les producteurs à recapitaliser leur cheptel, ce qui expliquerait le manque de vaches sur le marché. Ils y sont encouragés par le choix de la France de préserver des soutiens couplés. L’important plan de modernisation des bâtiments d'élevage doit permettre aux éleveurs dans les prochaines années d'être plus compétitifs, a-t-il souligné, répondant aux préoccupations des négociants et entreprises sur la nécessaire relance de la production.

LOA : la FNB défend les associations d'éleveurs

L'autre souci commun aux deux fédérations est celui de l'organisation des producteurs, telle qu'elle est envisagée par le projet de loi d'orientation, et notamment de son article 14. Le président de la FFCB, Gérard Poyer, a regretté que les entreprises privées partenaires des éleveurs n'aient pas été consultées et déploré une vision inéquitable des différentes formes d'organisation. Dans un courrier commun, quatre fédérations (FFCB, FNICGV, FMBV et FNB) ont écrit le 7 juin au ministre de l'Agriculture pour lui demander que « les efforts d'organisation engagés depuis de nombreuses années par les associations d'éleveurs » trouvent une reconnaissance dans ce texte, « à la mesure de celle accordée aux groupements de producteurs, et ce d'autant plus qu'elles viennent d'obtenir leurs agréments et entrent dans une phase opérationnelle, permettant à 25 000 éleveurs d'organiser la commercialisation de leur production». Les organisations citées demandent au ministre d'introduire dans le texte « les modifications permettant une équité parfaite entre organisations de producteurs, que les éleveurs soient adhérents d'associations d'éleveurs ou de groupements».

Enfin, négociants et entreprises ont évoqué l'hypothèse d'importer des bovins vivants des pays tiers, plutôt que de la viande. Cette possibilité se heurte à de nombreux obstacles, a rappelé Jean-Luc Mériaux, de l'UECBV, citant notamment la diminution des contingents tarifaires sur le vif et l'absence d'accords sanitaires avec le Brésil dans ce domaine. Sans compter l'hostilité d'une partie de l'opinion publique à l'égard des transports de longue durée. « Les éleveurs français ne comprendraient pas que l'on recoure au bétail brésilien», a prévenu Jean-Pierre Fleury (FNB). « Nous avons au contraire besoin de travailler plus étroitement ensemble », a-t-il lancé aux congressistes. Avant de prévenir que les éleveurs feraient preuve de la même vigilance à l'égard des importations de viande brésilienne. Carrefour mène actuellement des tests de vente sur la viande brésilienne réfrigérée dans certains de ses magasins (lire aussi ci-dessous), a déploré Jean-Pierre Fleury en marge du Congrès.

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