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Négociants et coop vin : une mauvaise passe

Moins exposées que les producteurs face à la crise viticole, les entreprises d’aval ne sont pas épargnées.

En partenariat avec Viniflhor (anciennement Oniflhor), la confédération des caves vitivinicoles de France (CCVF) et les entreprises de grands vins de France (EGVF), l’école nationale supérieure d’agronomie de Montpellier (ENSAM) viennent de réaliser une enquête sur la situation de l’aval de la filière vins en France.

L’étude porte sur quelque 850 entreprises, coopératives et sociétés de négoce, dont les résultats économiques ont été analysés. Il ressort de ces travaux que les entreprises françaises connaissent des situations très diverses, certaines ne connaissant pas la crise grâce à la renommée et à la bonne valorisation de leurs produits tandis que d’autres luttent pour leur survie, faute de débouchés.

Si les vins sont globalement mieux valorisés dans le négoce que dans les coopératives, la situation est difficile chez tous les acteurs de la filière en Languedoc-Roussillon où 75 % des vins issus de coopératives et 61 % des vins issus du négoce sont vendus moins d’1,50 euro le litre.

Sur la France entière, le chiffre d’affaires des coopératives est en recul de 11 % entre 2002 et 2005, et de 6 % pour les négociants depuis le plus haut de 2003. La différence observée entre les deux types de structures peut s’expliquer en partie par les volumes d’activité. Avec un chiffre d’affaires moyen de 12 millions d’euros, les coopératives restent plus sensibles au marché que les entreprises de négoce (20 millions d’euros de chiffre d’affaires en moyenne).

Le mode d’approvisionnement entre également en ligne de compte : les coopératives doivent souvent composer avec la production de leurs apporteurs, un handicap dans certaines régions où la restructuration des vignobles tarde à se mettre en place.

Forte pression concurrentielle

On constate en outre que les sociétés anonymes (négoce) exportent plus du tiers des volumes commercialisés (37,5 %), contre à peine 15 % dans les coopératives. Des chiffres relativement stables depuis 4 ans. Les deux types de structures se rejoignent en revanche sur le

ressenti de la concurrence commerciale : la moitié des coopératives et des négociants estiment cette pression maximale.

Dans leur synthèse, les auteurs considèrent que les coopérateurs et négociants français souffrent surtout d’une mauvaise valorisation de leur produit. Les solutions : mettre l’accent sur le marketing et favoriser l'émergence de grandes marques par des fusions ou des alliances entre acteurs majeurs de la filière. Pour améliorer la commercialisation, les coopératives et les négociants devront à l’avenir moins s’appuyer sur la distribution et davantage communiquer en direct auprès du grand public. Cette démarche nécessiterait toutefois une réelle mise en commun des moyens.

En 2005, l’aval de la filière vins a mis en marché quelque 50 millions d’hectolitres de vin, pour un chiffre d’affaires estimé de 18 milliards d’euros dont un tiers à l’export.

À noter que ces chiffres excluent les 15 000 vignerons indépendants français, qui commercialisent directement leur production. Les grossistes, courtiers et embouteilleurs n’entrent pas non plus en ligne de compte.

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