Moy-Park se concilie les producteurs locaux
Depuis le désengagement du groupe Bourgoin de la joint-venture conclue avec le groupe Moy-Park à l’occasion son implantation à Hénin-Beaumont (62), les reproches de l’environnement immédiat à Moy-Park n’ont pas manqué. Depuis quelques années, les aviculteurs régionaux se montraient de plus en plus menaçants. Dès son implantation, le groupe irlandais, filiale de l’américain OSI Group depuis 1996, n’a eu aucun lien d’approvisionnement en matières premières avec la production régionale. On reprochait surtout à Moy-Park qu’il puisse prétendre à des subventions régionales pour ses différents programmes d’investissements !
La filière régionale, dont les partenaires sont réunis dans le Comité Régional Avicole (Cravi) se désespérait depuis 2004 de voir cette usine, implantée au cœur des élevages régionaux, de s’approvisionner en Hollande, Brésil et Thaïlande notamment… Le ton commençait à monter chez les éleveurs. Le conseil régional refusait récemment de subventionner un projet d’augmentation de capacités de production évalué à 13 millions d’euros et générant la création de 60 emplois.
C’est dans un tel contexte que les dirigeants de Moy-Park et les responsables du Cravi se rencontraient une première fois mi-2004. Une première rencontre sans suite. Les discussions ont repris un an plus tard entre le groupe, Aviplus (société de commercialisation de volailles dont les trois actionnaires sont la coopérative Uneal, Glon-Sanders et la Sogal) et l’abattoir régional Lionor de Steenbecque (59).
Moy Park dans le frais?
Les différents partenaires décident enfin d’initier une première collaboration portant sur la fourniture de 20 000 poulets par semaine… quand survient la baisse de consommation brutale liée à la grippe aviaire. La montée en puissance des livraisons est retardée, mais l’expérience n’est pas abandonnée. Moy-Park est bien décidé à s’offrir une nouvelle image dans la filière volailles française.
Le groupe pense-t-il investir les rayons des GMS avec des produits frais ? C’est ainsi que son directeur général a rejoint tout récemment la FIA et cherche actuellement une possibilité régionale lui permettant d’abattre des volailles… L’arrivée des produits Moy-Park dans les GMS depuis deux ans n’est certainement pas étrangère à cette réorientation de stratégie. Les mois qui viennent permettront à coup sûr d’en savoir un peu plus.