Moutonniers: le revenu, toujours le revenu
«Notre métier a un prix.» Hier à l’AG de la Fédération nationale ovine (FNO), le président Bernard Martin a martelé ce message. «Les moutonniers revendiquent l’équité de revenu. Cela passe par une réévaluation des compensations à l’ensemble des brebis françaises, grâce à un budget adapté», a-t-il déclaré. Un profond malaise est perceptible au sein de la profession. Des états généraux viennent d’avoir lieu à Poitiers, après ceux de Clermont-Ferrand. D’autres sont annoncés à Avignon. Le même constat revient: en élevage ovin, le revenu de 7 500 euros par unité de travail est deux fois plus faible que d’autres grandes productions. Pour Bernard Martin, «le principal facteur d’explication est le niveau de soutien».
Le récent rapport du député Yves Simon arrive à une conclusion identique. Parmi ses douze propositions pour enrayer le déclin de la production, une s’appuie sur un rattrapage financier. «Mesdames et messieurs les décideurs, c’est à vous de prendre vos responsabilités et de faire des choix», a lancé le président de la FNO en direction des politiques, syndicalistes et élus de Chambres. Présent à la tribune, le patron de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer a fait part de son soutien pour étudier la manière de faire évoluer les aides Pac. «Sur quel levier doit-on agir? La compensation des prix ou le deuxième pilier?», s’est-il interrogé.
Mais les débats ont aussi tourné autour de la consommation. De nouvelles présentations, une autre communication représentent des défis pour l’avenir. L’interprofession a élaboré une stratégie sur ces points. Denis Lerouge, de l’agence Comaral, en a fait la présentation. Elle repose sur une action collective avec les Anglais et les Irlandais et doit aboutir à une offre nouvelle. Les produits ont besoin d’être plus élaborés. La noix peut, par exemple, servir à proposer petits rôtis, brochettes, steaks, escalopes, émincés. En matière de communication, il est prévu d’insister sur l’aspect pratique des produits. Autres pistes, développer le haché, faire évoluer la dénomination des morceaux, désigner des bouchers formateurs. La valorisation de l’agneau français passerait par un appui marketing aux entreprises commercialisant des signes de qualité ou des marques.