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Moutarde : Fallot investit pour doubler sa capacité

Le fabricant beaunois évolue sur le marché du haut de gamme, qui progresse rapidement. Les travaux de la nouvelle usine devraient s’achever courant 2008.

Fallot, spécialisé dans la production de moutarde, vient d’investir 3 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle unité de production, attenante à son actuel atelier. Il s’agit là d’un investissement conséquent pour la dernière entreprise familiale et indépendante de Bourgogne qui a réalisé un chiffre d’affaires de 4,3 millions d’euros en 2006. Le nouveau bâtiment, qui portera la superficie totale de l’usine artisanale de 5 000 à 12 000 m2, permettra également à Fallot de doubler ses capacités de production, passant de 3000 à 6000 tonnes. Ces volumes supplémentaires devraient vite être absorbés car l’entreprise beaunoise (21) se positionne sur un marché florissant. En effet, elle est spécialisée dans la moutarde haut de gamme, un segment qui enregistre chaque année des taux de progression de 5 à 7 %, contre +3% à peine pour les moutardes classiques.

Le développement du volume de production de l’entreprise passera également dans quelques années par l’obtention d’un signe de qualité pour la moutarde de Bourgogne. Bénéficiant déjà d’un cahier des charges CQC, ce produit pourrait évoluer d’ici 2008 vers une IGP. « Une grande partie des acteurs du marché se sont réunis autour d’une association pour réintroduire dans la région, la production de graines de moutarde, explique Marc Desarménien, dirigeant de l’entreprise Fallot. Aujourd’hui, seulement 1 200 tonnes de graines sont produites au niveau local mais notre objectif est de rapidement franchir le cap des 5 000 tonnes. Pour cela, il nous faudrait recruter de nouveaux agriculteurs qui aujourd’hui préfèrent se tourner vers la production de colza qui bénéficie d’une fiscalité plus attrayante. L’obtention d’une IGP et les perspectives de valorisation de la matière première devraient changer la donne » .

Le marché US bloqué

L’autre stratégie de développement de l’entreprise est la croissance de son activité à l’étranger. L’export représente déjà 50 % de ses ventes, avec 55 pays destinataires, mais certains marchés pourraient être développés. C’est le cas par exemple, du marché américain qui souffre, depuis 2002, d’une taxation à 100 % de la moutarde, relayant ce condiment en provenance de France au rang de produit de luxe. « C’est une sanction imposée par le gouvernement américain en représailles à l’embargo imposé par l’Union européenne sur le bœuf hormoné américain. J’espère que les pouvoirs publics français prendront bientôt en compte notre situation », reprend Marc Desarménien.

Mais Fallot a d’autres ressources pour séduire la clientèle étrangère. L’entreprise compte notamment sur le tourisme industriel. D’ailleurs, la future unité de production est conçue avec un couloir de visite qui permettra d’observer toutes les étapes de fabrication de la moutarde. Cet équipement viendra en complément du musée de la moutarde qu’a ouvert l’entreprise en 2003 et qui attire chaque année plus de 10 000 visiteurs. Les travaux de la nouvelle usine devraient s’achever dans le courant de l’année 2008.

Rédaction Réussir

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