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MLC s’offre des compétences dans l’UHT

La coopérative Maîtres laitiers du Cotentin (MLC), spécialisée dans les produits frais, acquiert une nouvelle compétence dans l’UHT. L’usine de Méautis, qui a nécessité un investissement de 116 millions d’euros, est dédiée au lait infantile UHT notamment.

Quand vous franchissez les accès sécurisés du nouveau site des Maîtres laitiers du Cotentin, à Méautis dans la Manche, il est difficile de voir une usine laitière derrière les blocs en couleur qui s’étendent sur 35 000 m². Démarrés en novembre 2015 sur un terrain de 20 hectares, les travaux de construction ont pris fin en avril dernier, mobilisant 13 hectares et laissant ainsi une surface disponible pour des extensions futures.

DE NOUVEAUX MARCHÉS AU-DELÀ DE LA CHINE

À la recherche des tanks à lait, la visite commence par un très long couloir qui dessert les salles de process d’un côté, et de l’autre les installations de palettisation. Tout semble surdimensionné avec des espaces vides qui préfigurent un développement à venir. « Cette usine répond à une stratégie à long terme. Le point de départ est, certes, un accord de onze ans avec Synutra, pour la fourniture de 690 millions de briquettes de 20 cl de lait infantile par an, à destination de la Chine. Nous ambitionnons par ailleurs de fournir d’autres pays qui sont structurellement en dépendance quant à leurs besoins en lait et où le niveau de vie s’améliore », a expliqué Jean-François Fortin, PDG de MLC, mentionnant des contacts avec l’Inde, des pays d’Afrique et d’Amérique du Sud.

L’ACTIVITÉ BEURRE ET CRÈME AOP TRANSFÉRÉE

Par ailleurs, l’usine accueille un atelier de beurre et crème AOP Isigny, suite à la fermeture programmée de l’usine de Tribehou fin septembre. « Il s’agit d’un transfert d’activité, mais d’un renouveau quant à l’outil de fabrication », explique Jean-Marie Eustache, le directeur industriel. La coopérative a investi dans une nouvelle baratte mais aussi dans un butyrateur pour élargir sa gamme et augmenter ses capacités. Un grand espace reste vide en prévision des nouveaux projets autour de produits frais qui pourraient se présenter dans les années à venir. Côté lait UHT, une salle de formulation avec neuf tanks de 100 000 litres chacun, dispatche le lait sur trois lignes de stérilisation Tetra Pak par injection directe de vapeur. « Cette technologie nous permet de monter rapidement en température et d’éviter tout ‘gratinage’ contre les parois en inox. Elle nous assure par ailleurs la DLC de 12 mois exigée à l’export », détaille Jean-Marie Eustache.

Le lait est acheminé ensuite vers la salle de conditionnement qui accueille aujourd’hui six lignes Tetra Prisma Aseptic. « Nous faisons tourner quatre lignes en 3/8, six jours sur sept, et fabriquons cinq recettes diffé- rentes de lait 3e âge enfant », poursuit-il. « On ne parle pas encore de lait infantile. Le produit est dans les coulisses, en attendant la visite des services sanitaires chinois en octobre prochain. Cette visite ne pouvait pas se faire tant que nous ne produisions pas. »

TRIBUTAIRE DE L’AGRÉMENT DES AUTORITÉS CHINOISES

L’usine, prête à démarrer dès avril, a été mise en marche en juillet dernier. « Nous avons attendu que Synutra obtienne l’autorisation d’entrée des produits en Chine. Ce qui a retardé le lancement de la production », regrette le PDG. « Nous ne pourrons pas assurer en 2017 le volume de 350 millions de litres initialement prévu. L’usine fonctionne actuellement à 50 % de ses capacités, avec 60 containers par semaine au lieu de 100 voire 110. Fin juin, nous avons démarré avec 15 containers. Cela correspond au programme établi mais avec un retard de trois mois du fait du délai pris par Synutra. » En attendant d’atteindre la vitesse de croisière de 500 000 litres de lait conditionnés par jour (soit 138 000 tonnes de lait par an), l’usine tourne avec 100 employés dont une trentaine rapatriés de l’usine de Tribehou. À terme, 200 personnes devraient travailler à Méautis.

Christophe Levavasseur, le président de la coopérative, se joint au PDG pour insister sur l’indépendance des Maîtres laitiers du Cotentin, propriétaire exclusif de cette nouvelle installation. « MLC a toujours affiché sa volonté d’indépendance. L’arrivée dans le projet de la banque européenne d’investissement (BEI) nous a aidés à réaliser cet investissement de 116 millions d’euros. La BEI a apporté 55 millions d’euros, la banque publique d’investissement (BPI) 10 millions d’euros et le reste a été constitué avec un pôle bancaire. »

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