Minéraux et oligo-éléments au centre de la nutrition animale
Les animaux évoluent, les techniques d'élevage s'affinent et les demandes de rendement sont toujours plus croissantes. Partant de ce constat, la Commission Internationale des Industries Agricoles et Alimentaires (CIIAA) a organisé à l'école vétérinaire de Lyon deux journées thématiques sur les nouvelles tendances en alimentation animale. Placées sous la responsabilité scientifique du docteur vétérinaire Denis Grancher, cette formation a plus particulièrement abordé l'impact des minéraux et oligo-éléments chez l'animal.
En effet, longtemps considérés comme insignifiants en raison de leur très faible présence dans l'alimentation (100 g d'oligo-élément dans une ration de 23 kg pour une vache), ces micros et macro-éléments font parler aujourd'hui de leurs rôles multiples. Ils favorisent la synthèse ADN-ARN (supports de l'hérédité), protègent les cellules, entrent en interaction pour la stimulation des enzymes et des hormones, aident à l'ingestion des vitamines, renforcent l'immunité et interviennent également dans le processus de fabrication de l'hémoglobine. Il a été démontré, par exemple, qu'une carence en sélénium pouvait être responsable de l'apparition de mammites et de troubles de la reproduction chez la vache. Idem, un manque d'iode favorise chez le veau le développement d'un goitre, de teigne chronique et d'avortements. Les conséquences sont tout aussi importantes pour le cuivre, le zinc et le cobalt. A l'inverse, l'abus ou le surdosage d'oligo-éléments peut également entraîner des problèmes de santé.
Partant de ce constat, les experts réunis par le CIIA à l'école vétérinaire de Lyon ont mis à jour les toutes dernières connaissances en terme de bonnes pratiques en alimentation animale. « Les recommandations d'apport journalier éditées en 1988 sont basées sur des connaissances datant de 1985 », explique François Meschy de l'UMR INRA - INAPG physiologie de la nutrition et alimentation de Paris, qui travaille sur de nouvelles recommandations.