Min : un nouveau départ pour Brienne
Opérateurs, élus et responsables ont inauguré, vendredi, la grande halle entièrement rénovée du Marché d’Intérêt National de Bordeaux - Brienne, 47 ans jour pour jour après sa création. « Au fil du temps, nous avons transformé le marché ancien en marché contemporain, grâce au concours de tous», explique André Frey, le directeur du Min Bordeaux organisé en régie autonome rattachée à la Communauté urbaine. Fort de ces adaptations successives, « Bordeaux s’est hissé dans le peloton de tête des Min français avec Nantes, Lille et Toulouse».
Les directeurs et présidents des autres Min français ont participé à la cérémonie inaugurale avant de tenir leur conseil d’administration et leur assemblée générale sur place. Alain Juppé, le maire de Bordeaux, a salué « l’outil exceptionnel» et « la grande capacité d’adaptation de cette entreprise-moteur, essentielle pour l’économie régionale ». Jacques Valade, le président du conseil d’administration de la Régie du Min et vice-président de la CUB, a rappelé l’histoire des Min et celle de Bordeaux.
Des « lofts commerciaux »
Le site de Brienne, sur les quais de la Garonne, occupe 15 hectares dans un quartier en pleine mutation, en prise directe avec la rocade et bientôt le tramway, tout près de la gare St-Jean. Sa connexion ferroviaire a été conservée : « une priorité absolue», insiste le secrétaire général pour les Affaires Régionales, en rappelant que le rail est le premier volet, en volume, du nouveau contrat de plan État-Région signé lundi dernier.
Toiture, bardages, carreau central, réseaux, sécurité incendie, mise aux normes, huisseries : les travaux de rénovation de la halle aux fruits et légumes – 14 000 m2, 275 mètres sur 51 – se sont déroulés sur deux années de « chantier glissant », sans interruption d’activité. La coque a été entièrement réaménagée suivant le concept de l’architecte François Guibert : l’allée centrale sous verrière dessert de chaque côté les boxes des entreprises et sur les zones de stockage ouvrant sur les quais de chargement et de déchargement.
« On a fait des lofts commerciaux, résume André Frey, le directeur du Min de Bordeaux. Chaque entreprise a quatre murs, un plancher, un bureau à l’étage. On a libéré l’intérieur et créé des huisseries iso-thermiques pour que ceux qui le souhaitent puissent mettre la température dirigée en tout ou partie, et aménager son espace selon ses besoins. L’effet levier a été considérable. Les 4/5e des entreprises ont investi en masse ».
Coût de l’opération réalisée sous maîtrise d’ouvrage de la Communauté Urbaine : 14 millions financés à 38 % par des fonds européens (FEDER), 6 % par la Communauté Urbaine de Bordeaux, 5 % par la Région Aquitaine et le solde par le Min et sa Régie (Prêt CUB remboursable à hauteur de 5% / an).
85 entreprises, 1800 salariés
La zone de diffusion du marché de Bordeaux s’étend sur le large Sud-ouest, Poitou-charentes et Massif central. 85 entreprises de toute nature y travaillent (1 800 salariés en pleine saison), dont 38 pour les fruits et légumes : des acteurs nationaux et des sociétés gérées par des grands groupes et une majorité de PME locales. Chiffre d’affaires annuel : 500 millions d’euros et 145 000 tonnes de produits alimentaires frais vendues par an (plus de 500 000 rotations de véhicules/an).
Bordeaux, avec Lille, est devenu l’un des plus importants pôles français d’importation et de distribution de fruits et légumes en France, après Paris - Rungis. Chaque matin, il centralise les arrivages de produits frais en provenance de nombreuses régions françaises (Aquitaine, Lot-et-Garonne nomment, mais aussi Bretagne, Val d’Anjou, Bourgogne…) et des circuit internationaux (Espagne, Maroc, Italie…). Il approvisionne de nombreux acteurs économiques de la région : petits commerces, GMS, distributeurs de détail indépendants, commerce plein vent et une grande partie de la restauration collective : cuisines municipales, établissements hospitaliers, restaurants privés et d’entreprises...
Le MIN de Bordeaux abrite aussi l’unique centre de mûrissage de bananes de grande envergure du Sud-ouest et depuis 1999, un marché aux fleurs – grossiste trade et plateforme d’approvisionnement pour les détaillants locaux –, en cours d’extension (+ 7 000 m2).