Midi-Pyrénées : PME et TPE jouent la carte de l'innovation
Innovations technologiques dans la conservation et le conditionnement des produits alimentaires, mise en valeur des qualités nutritionnelles, opportunités de la vente à distance, traçabilité dans la transformation alimentaire... les thèmes choisis pour cette première journée « Agro & Innovation », qui s'est tenue au CTCPA-CRITT d'Auch, ont séduit 80 personnes qui ont suivi conférences, témoignages et ateliers thématiques. « Nous comptons, en un an, organiser quatre ou cinq journées sur la région Midi-Pyrénées pour couvrir tout le territoire, confie Vincent de Lagarde, directeur de l'ARIA Midi-Pyrénées. Nous avons, en effet, été surpris de l'engouement des TPE et des PME agroalimentaires de la région pour la mise en place, sur Toulouse, du pôle de compétitivité Agrimip. Par ailleurs, l'appel à projet innovant de la DRIRE et de l'ARIA Jusqu'au 30 juin 2008, l'appel à projet DRIRE/ARIA subventionne à hauteur de 20 à 50 % les dépenses externes et internes des entreprises, avec un plafond de 30 000 euros.fonctionne très bien. Douze dossiers ont été acceptés et nous avons déjà consommé la moitié de l'enveloppe. Il y a une très forte dynamique. »
De nombreux responsables d'entreprises avaient par exemple choisi de suivre l'atelier sur la mise en valeur de la qualité nutritionnelle des produits. Un sujet d'actualité, depuis que deux règlements européens sur les allégations nutritionnelles et de santé (N° 1924) et l'adjonction de vitamines (n° 1925) sont entrés en vigueur, en décembre 2006. « Le thème de la nutrition est un puissant axe de développement et un véritable moteur d'innovation pour les entreprises agroalimentaires, explique Guy Montlahuc, du CTCPA-Critt d'Auch. Un produit peut très rapidement être mis davantage en valeur, en indiquant sur son étiquette la présence de certains éléments entrant dans sa composition, comme les vitamines, les polyphénols, les fibres alimentaires, les caroténoïdes, etc. On peut également indiquer que sa valeur énergétique est réduite ou qu'il est sans sucre s'il en possède moins de 0,5 g pour 100 g. Il suffit souvent pour cela de mieux connaître son produit, notamment grâce aux tables de composition nutritionnelle des aliments. »
Du cassoulet allégé en sel
Un deuxième axe de développement consiste à améliorer son produit pour l'adapter à une cible (seniors, jeunes), en faisant un choix de matières premières différentes, en optimisant la formulation (taux de sel réduit, sans gluten) ou en incorporant une substance à but nutritionnel (vitamine D, oméga 3). Enfin, on peut aussi innover complètement en développant des aliments non consommés traditionnellement (soja, levure, spiruline...) ou en utilisant de nouvelles technologies (flash détente, qui consiste à placer sous vide poussé une matière première préalablement traitée thermiquement, ou chauffage ohmique, qui cuit les aliments par le passage d'un courant électrique...).
Reste à savoir si, dans le cas des produits traditionnels du Sud-Ouest, davantage qualifiés de « produits plaisir » que de « produits santé », on a avantage à mettre en avant les qualités nutritionnelles. Il paraît qu'un fabricant de cassoulet fait un tabac en communiquant sur la teneur en fibres de ses haricots et le taux réduit de sel de sa recette.