Michel Fok
Le problème de l’Organisation mondiale du commerce, explique Michel Fok, chercheur au Cirad, c’est que l’OMC considère « au moins implicitement, que ce sont les politiques de soutien des pays qui font les prix des produits agricoles ». Du coup, « on occulte que le commerce est essentiellement le fait des firmes et que les Etats y sont rarement impliqués (…) Ce sont des entreprises multinationales dont le pouvoir dans la formation des prix ne doit plus être ignoré. » Dans un « point de vue » publié mercredi par La Tribune, ce spécialiste va même plus loin : « en l’absence d’un processus de régulation des multinationales, il est à craindre que l’effet prix, espéré de la réduction pou de la suppression des politiques de soutien agricole, soit capté par ces entreprises sans rien laisser aux exportateurs ». Une telle « régulation» des multinationales est-elle réaliste ? « L’objectif peut paraître ambitieux, voire irréaliste, mais il n’est pas infondé au regard de l’existence de dispositifs ‘antitrust’ dans divers pays », croit-il.