Michel Barnier prône « l’offensive » à l’export
« Tout plaide pour être à l’offensive », a déclaré vendredi Michel Barnier, lors d’un petit-déjeuner de la Sopexa consacré à l’exportation agroalimentaire. Venu exposer sa vision du rôle des IAA pour notre commerce extérieur et la nouvelle stratégie partenariale qu’il compte engager, le ministre a mis en exergue une tendance lourde : la progression des marchés avec les pays émergents.
Les exportations françaises ont par exemple grimpé de 31 % vers les douze derniers entrants dans l’UE. « Nos entreprises, petites et grandes, doivent être dans un état d’esprit dynamique. Le temps n’est plus à produire moins, à entretenir le paysage », a-t-il martelé, en soulignant sa volonté d’être le « ministre du commerce extérieur agricole et agroalimentaire ». L’action publique doit selon lui intervenir en soutien, notamment pour favoriser une offre regroupée, une structuration de la filière. Il a donné l’exemple du secteur porcin, dans lequel « des entreprises n’ont pas toujours une taille suffisante ». Ces dernières doivent pouvoir s’appuyer sur un réseau d’expertise, d’intelligence économique, réglementaire. L’État peut jouer un effet de levier, à travers des cofinancements.
Gagner en influence
Dans le cadre d’un plan sectoriel pour l’exportation agroalimentaire, Barnier veut réactiver la coopération avec la Russie. Il est également attentif à l’émergence de l’Ukraine, où des investissements sont nécessaires en machines et équipements. Plus généralement, son combat pour l’export tourne autour de cinq actions. Le ministre veut renforcer l’influence française, en particulier avec les pays d’Europe centrale et orientale. Un groupement d’intérêt public sera créé en 2008 avec les Chambres d’Agriculture. La coopération sanitaire internationale sera renforcée, afin de lever plus facilement des barrières à l’export. Barnier veut faire évoluer le réseau d’attachés agricoles, en l’orientant davantage vers des pays comme l’Inde, le Brésil, le Sud de la Méditerranée. Il souhaite orienter différemment l’appareil d’enseignement agricole, qui doit former aux enjeux de la compétition internationale.