Michel Barnier ne satisfait pas les serristes
La tension est grande depuis vendredi soir dans l’Ouest de la France, suite aux annonces de Michel Barnier en réponse à la situation difficile que traversent les producteurs sous serres. Vendredi soir quelques dizaines de producteurs de légumes et fleurs du Nord-Finistère ont convergé vers Brest, déchargeant tomates et fumier devant deux stations-service du groupe Total, avant de souiller le siège d’EDF-GDF à Kéraudren. Des bidons de fioul lourds ont été déversés devant la permanence de plusieurs députés dont Jacques Le Guen. « Energie trop cher », tel est le cri de ralliement des serristes en colère qui voient « du saupoudrage » dans les mesures annoncées par le ministre. Les producteurs de légumes et de fleurs sous serres chauffées doivent faire face à une forte augmentation du coût de l’énergie, et tout particulièrement du fioul (+75% en un an).
6 millions d’euros d’aides annoncés
Face à cette situation, Michel Barnier a annoncé vendredi le déblocage de 6 M Eur d’aides. Une enveloppe spéciale de 1,5 M Eur a été dégagée sur les crédits du ministère dans le cadre de la procédure « agriculteurs en difficultés » ainsi qu’une enveloppe spéciale de 2 millions d’euros dans le cadre du fonds d’allégement des charges. 2,5 millions d’euros, gérés par Viniflhor, ont également été débloqués pour la reconversion énergétique et l’amélioration de l’efficacité énergétique des exploitations. Enfin Michel Barnier a affirmé avoir obtenu l’assurance que le tarif réglementé de vente de gaz « Telnuit », dont bénéficient les serristes, serait maintenu et que « des facilités de paiement seront accordées par Gaz de France ».
Les producteurs sous serre réclament, eux, de pouvoir utiliser du fioul vert au même prix que les pêcheurs, le remboursement rapide de la TVA sur les produits pétroliers et le développement de la cogénération sur 12 mois au lieu de 5 (production de chaleur pour les serres et revente d’électricité à EDF). Après six réunions avec le ministère depuis début novembre, les serristes ne s’estiment pas entendus et attendent une nouvelle réponse du gouvernement.