Menaces sur la filière de la pêche française
Après la crise de 2008, la pêche française avait connu des jours meilleurs, mais l’été dernier semble avoir marqué un tournant. « La pêche française pâtit du contexte économique défavorable », note FranceAgriMer dans son bilan annuel. La baisse de la valeur des ventes est constatée partout, à l’exception de la façade Atlantique pour laquelle le chiffre d’affaires est stable. Les ports de Méditerranée sont les plus touchés. À ces baisses des ventes s’ajoute un prix du carburant élevé. Et la perspective de nouveaux règlements européens inquiète les professionnels français. Le 27 février dernier, les ministres européens chargés de la Pêche ont approuvé une orientation générale sur une proposition de règlement relatif à la politique commune de la pêche. Ses grands axes portent sur une interdiction des rejets à partir du 1er janvier 2014 pour les poissons pélagiques et la mise en place du rendement maximal durable (RMD) en tant que référence obligatoire pour la gestion des pêches. Deux mesures qui pourraient bouleverser la pêche artisanale française, déjà peu rentable. L’activité, promue depuis peu par France Filière Pêche, reste fortement concurrencée par les importations, alimentant largement l’industrie. En 2012, les importations de poissons marins ont augmenté de 3,8 % en France, celles des poissons séchés, salés et fumés ayant même crû de 15,7 %.