Même inachevé, le « Plan Bordeaux » a payé
Le Plan Bordeaux, mis en place il y a trois ans pour adapter l’offre de ce vignoble alors en crise avec la demande a porté ses fruits, a assuré hier à Paris Alain Vironneau, le président de l’interprofession des vins de Bordeaux (CIVB), lors d’une conférence de presse. Certes, a détaillé son vice-président Allan Sichel, les objectifs en matière d’arrachage ont été loin d’être atteints. Tandis que le « Plan Bordeaux » prévoyait la suppression de 10 000 hectares sur trois ans, à peine 3 000 hectares ont été arrachés lors des deux premières années et tout porte à croire que les surfaces concernées en 2007 seront très faibles.
Cependant, a relevé Allan Sichel, l’arrachage « n’était qu’un volet » de ce plan. « La restructuration du vignoble s’est accélérée pendant cette période. De nombreuses vignes ont changé de mains, contribuant à l’augmentation de la taille moyenne des exploitations, ce qui est positif », a-t-il assuré. « Nous avons dégagé des fonds privés à hauteur de 23 millions d’euros pour aider à la cessation d’activité des vignerons qui n’étaient plus motivés ou souhaitaient quitter le métier », a-t-il précisé.
21 millions d’euros pour le marketing
Enfin, la politique volontariste des viticulteurs et négociants en matière de maîtrise des rendements a permis de baisser de 7 % les disponibilités en vins de Bordeaux, s’est-il également réjoui. De fait, la situation du vignoble bordelais, en crise au début des années 2000 s’est largement améliorée. La commercialisation des vins de Bordeaux, toutes destinations confondues, a progressé de 1 % en volume (5,65 millions d’hectolitre) et de 7 % en chiffre d’affaires, à 3,23 milliards d’euros. La conjoncture, stable en France, a connu un rebond spectaculaire à l’export depuis 2005. L’année dernière, les exportations ont progressé de 20 %, à 1,272 milliard d’euros. Raison de plus d’insister sur les actions de marketing et de promotion. L’interprofession y consacrera la bagatelle de 21,7 millions d’euros en 2007, dans 17 pays. Principaux concernés : la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Allemagne, où le Bordeaux rencontre aujourd’hui des difficultés.