McDonald’s France va encore verdir ses cahiers des charges
Alors que le stand de McDonald’s France, cette année au Salon international de l’Agriculture, illustre ses actions en faveur de l’environnement, la chaîne de restauration rapide annonce des concertations nationales afin de faire évoluer sa prise en compte des enjeux à travers ses filières d’approvisionnement. La réduction des émissions de gaz à effet de serre par les filières agricoles devient prioritaire. L’enseigne considère en effet que les produits alimentaires représentent 69 % des émissions de gaz à effet de serre de tout son périmètre. Viennent ensuite la protection des ressources en eau, la maîtrise des engrais et produits de protection des cultures, les économies d’énergie, etc. McDonald’s France a l’intention de recueillir les suggestions des organisations agricoles ainsi que des associations environnementalistes et de consommateurs. Elle va aussi étudier des solutions scientifiques. Certains travaux sont déjà entrepris, comme avec l’Inra de Bourges sur l’impact de la filière bovine sur les gaz à effet de serre. La filière bœuf fera ainsi l’objet d’un « programme de recherche ambitieux »sur cette « question majeure », est-il annoncé.
Les concertations doivent démarrer ce mois de mars aux sujets des filières blé, poulet et fruits et légumes. Elles se poursuivront en 2010 avec en plus la filière pomme de terre. Le but est de trouver des solutions « réalistes », précise Catherine Choquet, responsable des filières agricoles.
Les éleveurs bovins ont acquis la méthode
A l’heure actuelle, les fournisseurs en matières premières des partenaires industriels de McDonalds - East Balt (panification), Cargill Foods France (poulet pour nuggets), Crudi (fruits et légumes), McCain et Lambweston (pomme de terre) et McKey (steaks hachés surgelés) - s’appuient sur un socle commun de qualité agricole. Les bonnes pratiques, définies par les organisations professionnelles, y tiennent une place privilégiée. Il s’agit aujourd’hui de refonder ce socle sous l’angle du Grenelle de l’environnement et de la notion, encore floue, de haute valeur environnementale.
Catherine Choquet souligne que les bonnes pratiques en matière d’élevage bovin, définies par la Confédération nationale de l’élevage (CNE) se sont très largement répandues en quelques années seulement. Le fait remarquable est que les éleveurs ont acquis la méthode consistant à consigner tous leurs actes professionnels. Interrogée sur l’intérêt de la démarche Agriconfiance dans les coopératives agricoles, la « manager des Filières et des Risques Produits » se montre enthousiaste et constate que cette forme d’organisation permet d’aller vite une fois qu’un cahier des charges est défini. Elle cite l’exemple de la Scara qui fournit la filière huile de friture en colza oléique.
Au risque de décevoir le monde agricole, McDonald’s ne se fournit pas exclusivement en France, bien que sa philosophie soit de s’y approvisionner « autant que faire se peut ». Ainsi, moins de la moitié (45 % de 34 000 tonnes) de la viande de poulet mise en œuvre dans l’usine dédiée de nuggets et autres panés à Saint-Cyr-en-Val (Loiret), est originaire de l’Hexagone, où Doux et Boscher volailles (Glon) sont les deux plus gros contributeurs. Le reste vient d’Angleterre (société Pingo), des Pays-Bas et un peu du Brésil. Explication : il faut plusieurs mois pour valider une ressource et en cas d’obligation de suspendre une source, il faut du jour au lendemain se reporter sur un fournisseur référencé. En contrepartie, 40 % de la production de Saint-Cyr (soit potentiellement 39 000 tonnes) est expédiée dans les réseaux McDo au Benelux, en Italie, au Maroc et en Russie. Pour le bœuf servant à fabriquer les steaks hachés, l’approvisionnement français compte pour 53 % du volume (46 000 tonnes). Le reste vient d’Irlande, des Pays-Bas, d’Allemagne, dans le respect de cahiers des charges strictement équivalents.