Marseille : chronique d’un port menacé
Mercredi matin, 68 bateaux attendaient en rade de Marseille et tous les accès au port étaient bloqués par les agents CGT en grève. Une situation qui irrite les chefs d’entreprise qui ont manifesté leur mécontentement mardi sur le Vieux Port. Des conteneurs ont été installés, à l’initiative de l’UPE 13, sur le quai des Belges. La Chambre de commerce et d’industrie s’est même offerte une pleine page de publicité dans la presse quotidienne pour dire « Non au port de l’angoisse ». Selon Marc Reverchon, président de l’Union maritime et fluviale (UMF), « quand ce n’est pas la grève, le port fonctionne au ralenti. Nous avons perdu 50 000 boîtes en deux mois et 7,5 M€. » Stéphane Brousse, président de l’UPE 13 estime aussi qu’il « faut aller au bout de la réforme. » Les agents CGT pour leur part, n’excluent pas de poursuivre localement le mouvement national. Un mouvement de grève amorcé le 13 juin et ininterrompu à ce jour, qui fait suite à des semaines de perturbations. En réaction, la direction générale du port avait lancé un « appel à son personnel à ne pas compromettre l’avenir du port, de son personnel, des entreprises et des 40 000 emplois régionaux dépendant de son activité. » Le port de Marseille Fos risque encore une fois de perdre la confiance de ses clients déjà entamée au cours des conflits de 2001, 2005 et 2007. L’économie régionale affronte des difficultés d’approvisionnement, la désorganisation de la production et les surcoûts liés aux détournements des marchandises. Devant ces effets dévastateurs, la direction appelle solennellement les agents du Pam a ne pas hypothéquer les milliers d’emplois que le futur développement de l’activité portuaire va engendrer. Un appel resté sans écho.