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Marges : de l'industriel aux GMS, la chute va se poursuivre

La rentabilité de la grande distribution s'effrite en 2007 et 2008, de quoi inquiéter les fournisseurs eux aussi touchés de plein fouet par une conjoncture économique difficile.

En se projetant sur l’année 2008, l’assureur crédit Euler Hermes Sfac prévoit une nouvelle dégradation de la rentabilité des entreprises de distribution alimentaire, qui ne devrait pas épargner les fournisseurs. Au sein des grands groupes comme Carrefour ou Casino, la marge d’exploitation moyenne a ainsi continuellement fondu, de 5,5 % en 2004 à 4,5 % en 2007 (estimation). En 2008, elle devrait s’établir à 4,4 %, tandis que sur l’ensemble des magasins alimentaires (groupes, indépendants), le taux chute à 1,8 % de marge d’exploitation, contre 1,9 % en 2007 et 2 % en 2006. La guerre des prix explique en partie cette nouvelle dégradation, à laquelle les industriels auront du mal à échapper compte tenu de la hausse des matières premières, des coûts logistiques et de transport. De plus, toutes les hausses de tarifs n’ont pas encore été répercutées auprès de la grande distribution. « Nous prévoyons une poursuite du rattrapage, tout comme une poursuite de la hausse des prix au premier semestre. Cela va peser sur la rentabilité » observe-t-on chez Euler Hermes.

Baisse des délais de paiement en vue ?

Le n° 1 français de l’assurance-crédit s’intéresse aux stratégies à mettre en œuvre chez les distributeurs pour améliorer leurs marges, car en tant qu’observateur privilégié de la santé des entreprises, Euler Hermes a constaté une forte poussée des défaillances de magasins (supermarchés et supérettes). Elles sont passées de 83 en 2006 à 114 en 2007, et pourraient s’élever à 140 cette année, « un niveau qui n’avait plus été atteint depuis les années 2000 ». Les réformes législatives sur la table, comme la négociabilité des tarifs ou la réduction des délais de paiement, viennent assombrir le tableau. Selon les estimations d’Euler Hermes, la réduction de ces délais aurait un impact assez important sur la grande distribution, qui a pour l’instant largement profité de ce dispositif. La contraction des délais de 90 à 45 jours entraînerait une chute du résultat d’exploitation de 9 % pour les structures dont le CA est supérieur à 500 M Eur. Avec un curseur à 30 jours, la chute atteindrait 30 %, -3,6 % pour les distributeurs/magasins dont le CA est compris entre 20 et 500 M Eur, et -6 % pour la tranche 0 à 1 M Eur. Seule la tranche de 1 à 20 M Eur serait épargnée. Ces scénarios ne restent que des simulations, mais laissent entrevoir les difficultés qui pourraient venir s’ajouter à une situation économique déjà tendue. En réponse, les GMS peuvent toujours s’appuyer sur l’internationalisation, incontournable malgré une rentabilité encore faible. Mais celle-ci est plus sélective, comme l’illustre le recentrage sur les pays clés opéré par de nombreuses enseignes. Pour résister et restaurer leurs marges, les distributeurs devraient également continuer à augmenter la part de MDD dans les rayons, et l’on imagine que les industriels seront mis à contribution. Lorsqu’il s’agit de faire un effort sur la rentabilité, les distributeurs oublient rarement de solliciter leurs fournisseurs.

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