Marco Polo a ouvert la route du sushi en France
Implanter une usine de sushi à Contres, dans le Loir-et-Cher, et conquérir la grande distribution française : tel est le pari fou que s'est lancé Jean-Charles Halimi, ex-directeur général d'une filiale du groupe Suez, il y a près de dix ans. Un pari en passe d'être réalisé, malgré les contraintes techniques et la rigueur qu'impose la sensibilité du produit. Sa société, Marco Polo Foods avec un chiffre d'affaires de 25 M Eur en 2007, 180 salariés et 500 000 sushi fabriqués par jour, figure parmi les 5 plus grosses entreprises du département. Soutenue dès le départ par l'ancien charcutier Jean-Claude Germanaud, devenu « business angel », la PME s'est vue renforcée financièrement en 2005 par l'entrée au capital d'European Capital (pour 29 M Eur) et de deux autres fonds, qui possèdent à eux trois 51 % du capital.
Nouvelle gamme Bio
Un soutien qui permet à Marco Polo d'assumer sa forte progression (le CA devrait passer à 40 M Eur en 2008) en agrandissant l'outil industriel. « 4 M Eur seront investis et 50 emplois créés dans les deux ans qui viennent afin de doubler les capacités de production dès 2009 », a annoncé hier Jean-Charles Halimi qui envisage déjà à terme un deuxième site.
Même s'il affirme son attachement au Centre, l'entrepreneur se dit déçu de ne pas avoir été contacté par le pôle filière produits aquatiques de Boulogne-sur-Mer qui a mené une « étude de marché et marketing sur les produits type sushi ».
A croire que ce projet vise à lancer un concurrent ? s'interroge Charles Halimi. Pour l'instant, seules deux entreprises, Viviers de France (spécialisée dans la truite) et Langloys traiteur, se sont essayées aux sushi pour la GMS. Marco Polo dispose donc d'une longueur d'avance qu'il compte maintenir en lançant une gamme de sushi bio à marque Yedo (avec saumon bio irlandais, riz bio italien et sauce à base de soja bio), déjà présente chez Carrefour, Biocoop et Naturalia. 50 tonnes sont prévues pour la première année sur les 1 500 t de sushi produites annuellement. A terme, le bio pourrait atteindre un volume de 300 t.
La prochaine innovation ciblera les enfants, friands des sushi, selon Jean-Charles Halimi. « On est en train de négocier une grosse licence pour une barquette enfants », confie-t-il. Pour lui, 2008 sera l'année du « changement de braquet ». Pour mieux se faire connaître, Marco Polo investira entre 1 et 2 M Eur en TV et presse. Selon une récente enquête Ispos, seuls 22 % des Français ont déjà consommés des sushi. Le potentiel est donc encore très large.