Marché de Dijon : adieu veaux, vaches...
« C’est un coup sur la tête », reconnaît Pierre Garreau. Le négociant côte-d’orien a dû jeter l’éponge, après 35 ans de bons et loyaux services. Lundi 30 août 2004, les allées du marché aux bestiaux de Dijon se sont définitivement vidées. Le concours de Pâques devrait toutefois survivre. Cette manifestation, organisée sur le foirail une semaine avant les Rameaux, est fixée l’an prochain au 13 mars.
« Il fallait fermer, à cause de la chute des apports », explique celui à qui la municipalité avait confié la surveillance, l’entretien et la traçabilité du marché. Plus de 50 000 animaux y transitaient, jusqu’à la fin des années 80. Le chiffre est tombé à 2 800 l’an dernier. Sur les premiers mois de 2004, la moyenne hebdomadaire est descendue à moins de 30 gros bovins de boucherie.
« Les affaires ont commencé à mal tourner suite à l’ESB, raconte-t-il. Puis, la fièvre aphteuse de 2001 a porté un coup fatal. » Cette dernière crise a entraîné la fermeture du marché pendant un mois. Les marchands de bestiaux ont alors livré les abattoirs en direct. De nouveaux circuits commerciaux se sont mis en place et ont perduré. Mais, les établissements d’abattage ne sont pas les seuls à avoir profité de la situation. D’autres foirails, plus dynamiques, ont capté une partie de la marchandise initialement dirigée vers Dijon. « Trois ou quatre négociants se sont réorientés sur Bourg-en-Bresse ces deux dernières années, poursuit-il. Ils apportaient chacun 50 à 60 gros bovins par semaine. Sans compter les veaux». Autrefois marché de référence pour le veau, avec quelque 800 bêtes par semaine, Dijon a vu ses apports tomber à néant. Du côté de la Fédération des marchés de bétail vif (FMBV), on regrette d’autant plus la disparition du foirail qu’il en existe peu dans le quart nord-est. « Un gros marché existe à Rethel, signale la secrétaire générale, Marie Onufryk. Nancy est en pleine réorganisation. Autrefois concédée à l’association de producteur Apal, sa gestion a été reprise par les négociants en bestiaux de la SEMBL ». Le marché de Dijon disparaît donc. Mais, pas son concours de Pâques, inscrit à la Fédération des concours d’animaux de boucherie de haute qualité. 220 gros bovins y ont été présentés l’an dernier.