Malartre mise sur la quenelle et le cardon
Passer du statut d'artisan à celui d'industriel : c'est l'objectif de la maison Malartre, implantée à Saint-Genis-Laval dans Rhône et spécialisée dans la fabrication de produits lyonnais (quenelles, escargots et conserves de fruits et légumes). L'entreprise, dirigée par Gilbert Allard, réalise déjà 2 millions d’euros de chiffre d'affaires avec une équipe de vingt permanents aidés par une cinquantaine de saisonniers.
Cette nouvelle stratégie de développement s'articule autour de plusieurs axes. Le premier est une augmentation très importante de sa production de cardons. Aujourd'hui Malartre en fabrique près de 300 000 pots par an mais le dirigeant estime que son volume pourrait être triplé d'ici 5 ans. « Le cardon est un légume peu connu en dehors de la région lyonnaise. Les consommateurs le confondent souvent avec des blettes, mais son goût est d'avantage celui de l'artichaut. Pourtant, c'est un produit de très haute qualité et aux saveurs incomparables. Au-delà de la consommation locale, ce légume aurait autant de succès que les quenelles ou les escargots », explique Gilbert Allard. Afin de valider cette stratégie, la société est en train de faire réaliser une étude de faisabilité auprès de l'Isara (école d'ingénieur agroalimentaire lyonnaise). Si celle-ci confirme le potentiel de développement, Malartre devra passer des contrats avec des agriculteurs de la région pour mettre le légume en culture. L'entreprise devra aussi déménager. A cette fin, Gilbert Allard recherche d'ores et déjà un nouveau site.
Quenelle Label Rouge
Autre axe de développement majeur de l'entreprise : la quenelle. Malartre en produit plus de 100 tonnes par an mais ce volume pourrait s'accroître sous l'effet de l'obtention d'un Label Rouge. Le Syndicat des fabricants de quenelle qui est présidé par Gilbert Allard depuis 17 ans, a déposé un dossier auprès de l'INAO pour obtenir ce signe de qualité. Or, depuis la réforme, il est indispensable de créer une ODG (Organisme de défense et de gestion) et les récents rachats effectués dans la filière ces dernières années, donneraient un poids très important aux industriels, lésant, de fait, les artisans. En effet, sur les 15 fabricants de quenelles que comptait la région Rhône-Alpes, il n'en reste plus que 5 aujourd'hui.