Maître Jacques s'offre un petit flash-back
Maître Jacques va bien et veut le faire savoir. Une bonne façon de l'annoncer est de célébrer un anniversaire. C'est ce qu'à fait vendredi le spécialiste de la viande, en soufflant ses 40 bougies. L'entreprise est née en 1982, mais qu'importe. Sa marque, elle, est quadragénaire. Le plus important est qu'après un redressement judiciaire, le Breton affiche aujourd'hui une bonne santé financière. Elle lui permet d'achever un programme d'investissements de 3,5 millions d'euros sur trois ans.
Dans le chapiteau dressé pour l'occasion au Parc d'activités Ouest de Rennes (Ille-et-Vilaine), le p-dg Jean-Paul Laumaillé est revenu sur son parcours. L'histoire commence sous le nom de Société des charcuteries rennaises. Son fondateur rachète en 1986 la marque Maître Jacques, assez connue dans les pâtés et verrines. Mais, les affaires tournent mal. En 1998, c'est le dépôt de bilan. Jean-Paul Laumaillé reprend la société un an après. « Le jour de l'inventaire, un samedi, tous les salariés étaient là», a-t-il rappelé. Un trou de 23 millions de francs (3,5 millions d’euros) apparaît dans les comptes.
«La foi pour s'en sortir»
Le p-dg et sa femme Roseline, tous deux aux commandes de Maître Jacques, en passent des nuits blanches. Heureusement, les fournisseurs et les clients ne lâchent pas.
La situation financière peine à se redresser. A tel point qu'en 2002, l'expert-comptable tire à nouveau la sonnette d'alarme. «J 'avais la foi de m'en sortir et aussi un peu d'orgueil, a déclaré Jean-Paul Laumaillé devant ses invités. Il a fallu se battre». Le p-dg peut compter sur la motivation de son personnel. Aucune démission ne survient, même dans les moments difficiles. « Avoir des gens motivés est essentiel. Les 35 heures, c'est d'accord, si on peut les déborder». Edmond Hervé, maire PS de Rennes, riait jaune en entendant la boutade.
Maître Jacques a commencé une série d'extensions en 2003. La société entame la quatrième cette année. D'une surface de 3 600 m 2 , elle est passée à 5 600 m2. Les capacités d'expédition sont doublées fin 2005. De nouvelles installations de congélation, totalisant 350 palettes, viennent d'être mises en service. Le dernier chantier concerne l'extension dans les produits élaborés. Il doit s'achever avant Noël, qui correspond à une forte période de production. L'objectif est de développer l'activité libre-service en grande distribution. Pour l'heure, le rayon traditionnel représente 70 % du chiffre d'affaires, qui s'élève à 15 millions d'euros.