Maïs : le bilan sera meilleur que l’an dernier
Malgré les conditions climatiques défavorables (froid et gelées de printemps, canicule de juillet, pluie et fraîcheur en août), le maïs devrait se tirer mieux qu’on le craignait de cette moisson 2006. Les dernières estimations de l’AGPM portaient sur un rendement moyen national de 83 quintaux/ha . Arvalis, faisant le point de la situation des cultures, hier, situe ce rendement entre 83 et 85 q/ha, ce qui, sur une surface estimée à 1,5 million d’hectares, permettrait de dépasser les 12,4 millions de tonnes prévues par l’AGPM, déjà légèrement au-dessus des chiffres du SCEES. En revanche, si le rendement moyen national est plutôt satisfaisant, la récolte sera caractérisée par une très grande hétérogénéité, non seulement d’un bassin de production à l’autre, mais même entre parcelles voisines.
Les ravageurs du maïs, de la pyrale à José Bové
Globalement, les rendements Nord-Picardie-Normandie, avec 88 qx seraient supérieurs à la moyenne nationale. Il en serait de même pour le Centre, le Poitou-Charentes, l’Alsace Lorraine (néanmoins décevante avec ses 85 q) ou encore la région Rhône Alpes. La Bretagne qui a plus souffert de la sécheresse s’en tient à 80 quintaux tandis que la Champagne Ardenne, la Bourgogne, les Pays de Loire, l’Ile de France, le Languedoc Roussillon (50 quintaux) se situent largement en dedans de la performance nationale.
Arvalis constate que le résultat global, satisfaisant compte tenu des aléas de culture, est dû aux progrès génétiques récents du maïs qui ont permis de limiter les dégâts, mais aussi à la technicité des agriculteurs qui portent une attention très professionnelle à la conduite de leur culture. Les aléas climatiques se sont aggravés d’une recrudescence des ravageurs, noctuelles, pyrale et sésamies, et surtout leur développement dans les zones les plus septentrionales. Les restrictions de protection efficaces de la culture coûtent cher aux maïsiculteurs, constate Arvalis, alors que les maïs OGM immunisés contre les ravageurs ont permis des rendements supérieurs en moyenne, de 10 à 20 quintaux aux cultures traditionnelles.
De quoi inciter les producteurs à développer les surfaces semées en variétés OGM, si ces dernières n’étaient pas menacées par un ravageur d’un autre genre, José Bové et ses « faucheurs ». Les actes de vandalisme perpétrés constituent en effet une pression sur les agriculteurs tentés d’augmenter sensiblement leur revenu par ces variétés. En conclusion, Arvalis considère qu’avec un rendement et une récolte voisins de l’an dernier, le bilan économique du maïs sera supérieur cette campagne, à celui de 2005-2006, grâce à l’augmentation sensible des prix.