Maïs et légumes : la pluie, vite !
« Les effets de la sécheresse demeurent globalement limités sur l’activité agricole française», a affirmé le ministère de l’Agriculture, mercredi dernier, suite à la réunion du comité de suivi de la sécheresse. Deux jours plus tôt, Jacques Chirac avait lui-même demandé aux agriculteurs et aux entreprises d’être « extrêmement attentifs aux instructions des pouvoirs publics pendant cette période pour ce qui concerne l’eau» tout en précisant qu’il « n’y avait pas de préoccupation particulière sur le plan national, pour le moment, ni pour l’eau potable, ni pour l’industrie ou la production énergétique» . Selon le dernier bilan (1), 58 départements sont concernés par, au moins, un arrêté préfectoral en vigueur limitant certains usages de l’eau, dont souvent l’irrigation. La Charente est particulièrement touchée. Si la situation n’est pas encore catastrophique du côté des grandes cultures et des cultures légumières, l’attente de la pluie se fait toutefois de plus en plus pressante. Selon le comité économique national agricole des légumes à destination industrielle (Cenaldi), la sécheresse et surtout la chaleur de fin juin auraient déjà affecté la récolte de pois, qui à l’heure actuelle serait inférieure de 15 000 tonnes aux demandes. 300 à 400 ha ont été ressemés, mais la météo des prochains jours sera déterminante. Pour la récolte à venir de haricots du Sud-Ouest, chaleur et restrictions à l’irrigation dans les prochaines semaines impacteraient fortement les rendements. Toutefois, point positif par rapport à 2003 : cette année des traitements préventifs ont pu être réalisés pour limiter les dégâts de la chenille foreuse, qui pullule avec la chaleur.
En revanche, on ne peut rien contre le criquet italien qui envahit depuis trois semaines le sud de l’Aveyron, et qui pourrait attaquer les champs de maïs voisins, s’inquiètent les cultivateurs. Plus grave pourrait être l’absence de pluie dans les dix prochains jours sur le Sud-Ouest : « tout est en train de se jouer», affirme l’association générale des producteurs de maïs (AGPM). Le comité de suivi de la sécheresse qui se réunira probablement le 4 août prochain fera un point plus précis sur la situation des cultures du maïs. D’ici là tous les regards sont tournés vers le ciel.