Madrange étudie un élargissement de son capital
Nouveau coup de théâtre dans le secteur de la charcuterie. Selon un article paru hier dans Le Figaro, Madrange est à vendre. Une information aussitôt démentie par la direction de l’entreprise limougeaude. « Je suis le premier surpris par cette annonce », a confié hier aux Marchés le p-dg Jean Madrangeas.
Il faut dire que la branche est sujette à de nombreuses rumeurs. Celle concernant la cession de Herta par le groupe Nestlé est récurrente. Les spéculations vont aussi bon train autour d’Aoste, depuis que l’Américain Sara Lee a dévoilé son intention de vendre ses activités de charcuterie en Europe. « Notre entreprise familiale à 100 % fait figure d’exception, dans le contexte actuel, a-t-il souligné. Une chose est sûre, le secteur connaîtra d’importants mouvements. Ma réflexion m’amène à envisager toutes les options stratégiques. Elle passe par un élargissement du capital ».
L’hypothèse d’une introduction en Bourse n’est pas écartée. Même si le secteur n’a pas vraiment la faveur des actionnaires en ce moment. Des alternatives sont à l’étude. Il est beaucoup question d’un partenariat financier, plus qu’industriel. Lors de ses précédentes acquisitions, Madrange avait pu s’en passer. L’entreprise avait racheté toute seule Fontaine de Savoie et Robert Antoine en 2000. Un an après, c’était au tour de Géo. L’entrée de partenaires financiers s’était finalement avérée inutile pour cette dernière opération. Les données ne sont plus les mêmes. « Aujourd’hui, le challenge prend une autre dimension », a expliqué le p-dg. De plus, l’entreprise a connu des difficultés en 2004. Elle a pris la décision de réduire de 15 % le grammage de ses tranches de jambon au rayon libre-service des grandes surfaces, diminuant d’autant ses parts de marché. « La marque est aujourd’hui relancée», a-t-il toutefois déclaré.
Jean Madrangeas, aux commandes de l’affaire familiale depuis quinze ans, est parvenu à hisser « le jambon star » au premier rang européen de la charcuterie cuite. Son chiffre d’affaires dépasse les 400 millions d’euros, pour un volume de production de 70 000 tonnes. L’entreprise est valorisée environ 500 millions d’euros.