Madrange change de patron
Jean Madrangeas, héritier du fondateur de l’entreprise Madrange, a été démis de ses fonctions de p-dg qu’il occupait depuis le début des années 90. Les actionnaires ayant à leur tête sa propre mère Andrée (présidente du Conseil de Surveillance) l’ont écarté, après une vigoureuse intervention des cadres, excédés par la conduite jugée caractérielle de leur patron. L’un d’eux évoque anonymement « le turn-over incessant de l’encadrement, et la concentration excessive des responsabilités entre les mains d’un seul homme ».
D’autres raisons semblent être à l’origine de cette décision, dont le rachat malheureux de Géo, le déficit cumulé de l’exploitation, et la dégradation du climat social dans l’entreprise dont le siège est à Feytiat près de Limoges. Fondée en 1924 par un modeste salaisonnier Corrézien (René, père de Jean) Madrange a été précurseur dans la production industrielle du jambon et dans la communication. Réputée pour son « Jambon star » vanté par de grandes vedettes de cinéma, elle s’est implantée en 1966 sur deux sites de la banlieue Limougeaude (Feytiat et La Valoine) où elle a progressé rapidement. Aujourd’hui elle emploie 1 400 personnes sur place et 400 autres dans ses filiales (dont les deux unités en Bretagne et en RP de l’ex Géo).
Le successeur du p-dg sera Philippe Bourguet, (52 ans) ancien de chez Danone, et ex directeur général de Maître Prunille, (pruneaux et fruits secs). Il aura à tenir les rênes d’une société fragilisée par le départ d’un patron certes remuant, mais très emblématique. Mais, comme le soulignaient avec force la quarantaine de cadres rédacteurs d’une sorte d’ultimatum présenté au Conseil, « c’était lui ou nous ».