Lyon met ses cantines au bio avec Avenance
Effet secondaire des crises alimentaires ou volonté politique de la nouvelle municipalité de gauche tachetée de vert, la ville de Lyon vient de passer un nouveau marché de restauration scolaire imposant l’introduction de produits biologiques. Remporté par Avenance (titulaire du précédent marché), face à Sodexho, Scolarest et Sogeres, pour un an renouvelable trois fois, le marché d’une valeur de plus de 6 millions d’euros concerne la préparation et la livraison des repas des 15 000 enfants scolarisés dans les écoles primaires de la ville.
Elior, la société-mère d’Avenance dispose déjà d’une expérience importante en matière de restauration biologique puisque c’est elle qui gère les cantines entièrement bio de la ville de Rome et celles de la ville d’Auxerre qui depuis janvier a introduit un plat biologique par jour. A Lyon, ce sont 15 % des services de pain, 50 % des services de volaille et 50 % des fruits et des compotes qui seront biologiques. En volume cela représente pour l’année près de 112 tonnes de volaille et plus de 500 000 fruits. « Cette mesure, influencée par les élus verts du conseil municipal, a été prise dans le but d’éduquer le goût des enfants tout en soutenant la filière agricole biologique », explique Michel Bascoul, chef de service restauration scolaire de la ville. Outre l’introduction des produits biologiques, la ville a également souhaité orienter la restauration scolaire vers des produits issus du commerce équitable. Ainsi, le Quinoa (céréale originaire de Bolivie) sera également présent dans les cantines cette année.
Surcoût de 7 centimes d’euro par repas
Mais l’arrivée des produits bio et issus du commerce équitable n’est pas sans conséquence sur le coût du repas. Avenance qui a calculé un surcoût de 7 centimes d’euros par repas (coût d’un repas l’an passé 2,67euros) s’est engagé aux côtés de la ville à ne pas répercuter cette somme sur le prix du ticket. « Nous avons parié sur une croissance rapide des volumes, en vue des prochains marchés, pour faire baisser le coût des matières premières, » explique Pascal Fourez, directeur régional d’Avenance qui poursuit « aujourd’hui nous nous appuyons sur le réseau d’approvisionnement national de notre groupe mais à court terme nous aimerions créer un réseau local pour soutenir la filière biologique rhônalpine. » L’enseigne envisage d’ailleurs de créer un forum au mois d’octobre prochain afin de fédérer les différents acteurs du bio de la région. Néanmoins, une question reste en suspend pour Pascal Fourez : « la tendance à l’augmentation des volumes de production va-t-elle permettre aux agriculteurs de poursuivre le respect des critères draconiens de l’agriculture AB. »