Aller au contenu principal

Lustucru : Panzani ne réouvrira pas à Arles

Les politiques peuvent-ils faire fléchir les industriels ? Dans une économie de marché, a priori non. Lionel Jospin, alors Premier ministre, avait d’ailleurs avoué son impuissance face aux plans sociaux. Pourtant, la semaine dernière, suite à une table ronde concernant l’avenir de l’usine Lustucru d’Arles dont la fermeture a été annoncée par son propriétaire Panzani suite aux inondations de décembre dernier, Michel Vauzelle, président de la région Paca, était plutôt confiant.

« Je suis satisfait en tant qu’Arlésien et président de la région de voir que la fatalité en matière de raisonnement ultra-libéral n’est pas absolue et que l’intervention des élus peut permettre l’arrêt de certains processus, s’est-il félicité dans un communiqué. Je ne crie pas victoire mais je suis satisfait d’avoir fait infléchir la direction du groupe Panzani dans sa décision de fermeture du site arlésien». Mais, l’élu socialiste s’est peut-être réjoui un peu trop rapidement. Car les dirigeants de Panzani campent en fait sur leurs décisions. « Les collectivités ont fait assaut de propositions et de subventions mais les faits sont têtus», explique Guy Callejon, p-dg du groupe, pas du tout enclin à financer une réhabilitation du site estimée à quelque 27 M Eur alors que les assurances devraient verser environ 20 M Eur desquels il faudra déduire 5 M Eur d’impôts de plus-value. « D’une part, les subventions proposées n’obtiendront pas l’agrément de Bruxelles et d’autre part elles signifieraient une renonciation à la compétitivité ».

Pour Panzani, conserver cette usine produisant chaque année 40 000 tonnes de riz n’a en fait aucun sens d’un point de vue économique. « Le prix de revient des produits dans l’unité d’Arles est de 45 à 50 % supérieurs à ceux d’autres usines», indique M. Callejon pour qui « une réhabilitation durant 17 mois se ferait en dépit du bon sens ». Et le p-dg de citer la concurrence des riz espagnols et italiens à laquelle doit faire face le groupe sur un marché sans croissance. « La production camarguaise ne représente que 4 % de la production rizicole européenne », ajoute-t-il.

Les portes de l’usine d’Arles dans laquelle Panzani avait déjà engagé 1,6 M Eur pour moderniser l’outil ne produira donc plus de riz.

La réunion prévue vendredi ne devrait rien changer. « Nous y allons pour expliquer notre décision», prévient M. Callejon. Les 146 salariés se verront proposer un reclassement sur d’autres sites du groupe Panzani. Quant à ce dernier, il s’appuiera sur une filiale italienne et des accords de coopération avec des opérateurs comme Delta Céréales qui représentaient jusqu’alors 50% de son activité rizicole.

A Dissay (Vienne), les 65 salariés de l’usine Candia dont la fermeture prochaine a été annoncée par Sodiaal, on attend aussi beaucoup des politiques. Ségolène Royal, fraîchement élue présidente du Conseil régional Poitou-Charentes, a rencontré les salariés et leur a promis de faire tout son possible pour trouver un repreneur. Les représentants de la FGA-CFDT espèrent une annonce la semaine prochaine.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

Le cours du porc à plérin sur un an
Le prix du porc sous les coûts de production en France

Le prix du porc se creuse à nouveau cette semaine, malgré les insistances des éleveurs de l’amont pour le stabiliser.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio