L'usine de Corbeilles achève sa transformation au gaz

> Le nouvel atelier de déshydratation rejette 30 % de CO2 en moins.
Le 15 octobre dernier, Cristal Union a inauguré les nouvelles installations de sa sucrerie à Corbeilles-en-Gâtinais (Loiret) : une nouvelle chaudière au gaz et un nouvel atelier de déshydratation. Ce projet a été mené sur trois ans pour une enveloppe globale de 25 millions d'euros. La première tranche d'un montant de 5 millions d'euros a été réalisée en 2013 et 2014. Elle a consisté à installer 12 kilomètres de tuyauterie afin de raccorder la sucrerie au réseau de transport de gaz naturel de GRTgaz. La deuxième tranche de 10 millions d'euros a consisté à convertir au gaz une chaudière existante tout en améliorant ses performances, puisqu'elle a une capacité de 100 tonnes de vapeur à l'heure, contre 35 tonnes pour la précédente. La sucrerie a également investi dans une seconde chaudière au gaz d'une capacité de 80 tonnes par heure. « Nous l'avons installée au premier semestre 2014, et elle a été mise en service pour la dernière campagne », précise François Berne, directeur du site de Corbeilles-en-Gâtinais.
Cristal Union veut également transformer sa sucrerie de Sainte-Émilie dans la Somme. Le groupe a annoncé, en juin dernier, un important programme d'investissement de 40 millions d'euros qui s'étalera jusqu'à la campagne betteravière 2018. Il sera notamment question de remplacer les six chaudières au fuel existantes par une centrale de cogénération fonctionnant au gaz naturel (électricité et vapeur), « plus performante et moins polluante, augmentant ainsi l'efficacité énergétique de l'usine ». Comme pour Corbeilles-en-Gâtinais, le groupe devra acheminer le gaz jusqu'au site, ce qui devrait également bénéficier aux communes alentours. Après la transformation du site de Sainte-Émilie, les dix sucreries du groupe fonctionneront donc au gaz en 2018.
Ces investissements permettent à la sucrerie de réduire sa facture énergétique. « Depuis 2014, nous avons réduit notre consommation d'énergie de 25 % et limité nos rejets de CO2 avec une baisse de 30 % », détaille François Berne. Ces installations permettent également à la sucrerie d'être autonome en électricité voire excédentaire. Si le site produit actuellement 110 000 tonnes de sucres par an, Cristal Union se dote ainsi de moyens pour absorber une augmentation de sa production après la fin des quotas en 2017. « Nous nous dotons aussi de capacités supplémentaires pour répondre à une augmentation de 20 % lors de l'après-quota en 2017 », précise le directeur du site. Pour l'heure, deux tiers de la production de sucre sont réalisés durant la campagne betteravière, le tiers restant étant fabriqué en intercampagne grâce à un dispositif de stockage de sirops.
Production de 32 000 tonnes de granulés par anLa troisième et dernière tranche de ce programme d'investissement a concerné la modernisation de l'atelier de déshydratation de la pulpe de betteraves. Les deux sécheurs fonctionnant au fioul ont été remplacés par un seul sécheur au gaz, d'une capacité plus grande. « Nous aurons désormais un sécheur unique au gaz avec une capacité supérieure de plus de 20 %, et les coûts de production sont réduits de 30 % », indique François Berne, « nous avons investi dans une technologie nous permettant également de faire des économies d'énergie et d'améliorer notre impact environnemental. Nous rejetterons 30 % de moins de CO2 dans l'air et les rejets de poussière seront divisés par dix. » L'investissement s'est établi à 10 millions d'euros pour accroître la capacité annuelle de granulés destinés à l'alimentation animale (35 tonnes à l'heure).
« Aujourd'hui, nous sommes à 32 000 tonnes par an. Mais notre objectif est d'atteindre 40 000 tonnes dans les deux à trois ans à venir », précise le directeur de la sucrerie.