L’UGPVB pour un nouveau projet agricole
Lors de son assemblée générale, vendredi 7 décembre, l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) a appelé à une réforme des règles de la production agricole dans le sens d'une indépendance alimentaire en Europe, prônée par le président Sarkozy, lors de son discours au SPACE 2007. Sur les dossiers de l'environnement, du sanitaire et du bien-être animal, l'UGPVB appelle l'État à devenir « un partenaire de proximité sur le terrain pour servir (…) cette ambition d'indépendance alimentaire », a souligné le président de l'Union, Marcel Corman. Sinon, a-t-il précisé, « la pénurie menace ». Sans nouveau projet, les périls sont grands, à ses yeux.
La crise frappe durement l'élevage porcin breton dont la production comme les prix de vente stagnent, pendant que les coûts alimentaires explosent. Après avoir remporté une première bataille, le déblocage des restitutions à l'exportation, la filière bretonne réclame de l'aval qu'il transfère « sur le prix de base l'avantage que procure cette correction ». La production bovine et la volaille ponte, les deux autres secteurs dont l'UGPVB défend les intérêts en initiant des démarches collectives connaissent également des situations incertaines. La production de gros bovins en France fait face à un déficit de production « qui s'accroît encore », selon le président de la section bovine de l'UGPVB, Philippe Dagorne.
Production en hausse qui a tiré les cours à la baisse au premier semestre 2007, renchérissement du coût alimentaire, fièvre catarrhale… Rien n'est épargné à la filière qui craint de voir le niveau d'engraissement des mâles baisser chez les éleveurs qui ont préféré, en 2007, vendre en grains le maïs qu'ils ensilaient pour leurs bêtes.
Déficit en femelles
A moyen terme, la filière pourrait même manquer de femelles que les laitiers exploiteront au maximum -près de 80 % des volumes de viande bovine-, plutôt que les valoriser sous forme de viande. L'UGPVB demande que les professionnels puissent accéder à la Base de données nationales d'identification, normalement réservée à la DGAL pour anticiper et mieux orienter le marché. En fait, l'horizon est dégagé seulement pour la volaille de ponte qui bénéficie de bons cours qui devraient perdurer en 2008, selon le président de section, Roland Burban. Il espère que la présidence française de l'Union (second semestre 2008) permettra de décaler à 2017-2018 l'application de la directive bien-être prévue en 2012.