L’UFC Que Choisir dénonce les biocarburants à la française
Dans son édition de janvier, le mensuel grand public « Que Choisir » consacre quatre pages à la politique française en matière de biocarburants. Et le propos n’est pas tendre. Le magazine revient notamment sur le choix par les pouvoirs publics de l’E85, un carburant certes à base d’éthanol d’origine végétale mais jugé coûteux, grand consommateur d’énergies fossiles et ayant peu d’incidence sur les émissions de CO2. Se basant sur un « écobilan » publié par l’INRA en 2005, l’article avance un bilan écologique très médiocre pour le blé et la betterave et rappelle que l’énergie consommée pour la fabrication est affectée seulement à 43 % à l’éthanol (57 % pour les coproduits). La rentabilité économique du procédé et son intérêt environnemental sont également remis en cause par l’UFC, qui ne voit dans les mesures annoncées qu’un soutien maladroit du gouvernement à l’agriculture industrielle. Le mensuel distribue en revanche des bons points à d’autres types de biocarburants : les huiles végétales (colza ou tournesol) qui s’incorporent au gazole ou encore l’éthanol brésilien, produit à base de canne à sucre et bien plus efficace en termes de bilan écologique. La culture demande en effet peu d’engrais, elle nécessite moins de passages d’engins agricoles – d’où une moindre consommation énergétique – et la combustion des sous-produits fournit l’intégralité de l’énergie nécessaire à l’extraction de l’éthanol. À l’image de l’exemple brésilien, l’article note que les biocarburants devront à l’avenir utiliser l’ensemble de la plante et plus seulement les parties habituellement récoltées soulignant le retard pris par la France en la matière. Outre ce procès à charge contre la politique des pouvoirs publics, le magazine s’avance sur le terrain syndical en brocardant la FNSEA, tenante selon lui d’une agriculture industrielle et productiviste à l’excès. À quelques semaines des élections en chambre d’agriculture, les intéressés apprécieront !