L’UE lève partiellement l’embargo brésilien
L’Union européenne (UE) a annoncé dans la journée de mercredi que 106 propriétés agricoles brésiliennes étaient autorisées à exporter de la viande bovine après l’embargo imposé le 1 er février, a indiqué l’ambassadeur de l’UE au Brésil, Joao Pacheco. « Ces 106 propriétés peuvent exporter de la viande “in natura” vers l’Europe dès ce mercredi », a dit M. Pacheco lors d’une conférence de presse à Brasilia. Cette décision « signifie que la viande mature et désossée en provenance du bétail bovin de ces établissements peut être importée », a indiqué presque simultanément la Commission Européenne dans un communiqué diffusé à Bruxelles. L’UE avait suspendu le 31 janvier les importations brésiliennes de viande bovine faute d’avoir obtenu des garanties sanitaires suffisantes. Pacheco a expliqué que les autorités brésiliennes avaient envoyé la semaine dernière une liste « solide » avec 106 établissements accompagnés des rapports d’audits respectifs et ces pourquoi ces propriétés agricoles ont été autorisées à reprendre les exportations vers le bloc européen. « Ces établissements réunissent les conditions sanitaires exigées, tout au moins d’après la documentation », a dit le diplomate.
Une mission d’inspection dans les fermes
Une mission de techniciens et de vétérinaires de l’UE, arrivée cette semaine à Brasilia, réalisera des « inspections par échantillonnage » dans plusieurs de ces propriétés d’élevage « pour vérifier » si les conditions sanitaires correspondent à la documentation fournie par ces établissements, a précisé Pacheco. La décision de l’UE ne signifie pas, selon lui, que seules les 106 propriétés pourront exporter, car d’autres établissements dont les rapports d’audit seront conformes aux exigences pourront être ajoutés à la liste.Dans l’UE, « il n’existe pas de limite restrictive ni de quota. Aujourd’hui, nous avons 106 établissements, demain ce sera plus, avec ceux qui pourront présenter les rapports ». Et, de la même façon, les propriétés inspectées par les experts de l’UE qui ne respecteront pas les normes sanitaires requises, « seront retirées de la liste », a dit Pacheco.
D’après lui, l’embargo de l’UE à la viande brésilienne répondait au seul critère de faire respecter un accord de 2002 sur la traçabilité des troupeaux de bovins et non pas à des questions de protectionnisme comme le laissait entendre les autorités brésiliennes. Le ministre brésilien de l’Agriculture Reinhold Stephanes avait déclaré mardi qu’un « conflit commercial » était à l’origine des normes sanitaires rigides appliquées par l’UE à la viande bovine du Brésil. « Il y avait un accord de 2002 sur la question de la traçabilité du bétail. En 2007, une commission a analysé la question et a constaté que l’accord n’était pas respecté comme il le devait et a commencé à exiger des rapports d’audit. C’est ce même mécanisme qui est appliqué en Uruguay et en Argentine », a souligné Pacheco. Le diplomate a cependant reconnu que le processus d’audit sur la traçabilité du bétail était « complexe et bureaucratique » et qu’il y avait « peut-être de la marge pour le débureaucratiser ».