L'UE donne un coup de pouce financier au lait
Pierre Mendès France, qui avait initié les fameuses distributions de lait aux élèves, en 1954, a fait des émules. Dans les écoles, les vestiges de ce dispositif ont toutefois pris une autre forme. Pour favoriser la mise à disposition de lait, l'Union européenne distribue des aides aux établissements ainsi qu'aux collectivités, selon deux programmes.
Premier et principal d'entre eux, le « lait scolaire » est doté d'une enveloppe de 18 millions d’euros, à destination de l'enseignement préélémentaire (maternelles), élémentaire et secondaire. L'Onilait (Office interprofessionnel du lait), l'organisme gouvernemental qui gère la distribution pour la France, compte quelque 17 000 collectivités dans son fichier, toutes éligibles au versement des aides. « Ces dernières sont versées, sur demande, à l'organisme gestionnaire qui a acheté les produits laitiers ou les repas, les factures devant être établies à leurs noms. Il s'agit soit de l'établissement scolaire lui-même, soit, d'une façon plus générale, d'un « pouvoir organisateur » (par exemple, une mairie ou une association) » précise l'Onilait.
La France contribue à 1,5 million d’euros
Pour toucher ces subsides, les exigences sont très simples : il suffit de servir du lait (liquide), des fromages ou des yaourts, avec toutefois quelques restrictions sur la nature des produits (pas de produits aromatisés pour les yaourts, un taux de matière grasse minimum pour les fromages, etc.). Ces aides sont allouées sur une base de 25 cl par jour et par élève, ce qui représente par exemple 22,34 centimes pour un litre de lait entier.
La France a décidé d'allouer des aides complémentaires, soit 1,5 million d’euros au total, pour les produits laitiers bio, ainsi que pour les briquettes de 20 cl de lait entier ou demi écrémé distribuées aux élèves des établissements situés en réseaux d'éducation prioritaire, zones d'éducation prioritaire ou zones urbaines sensibles. Ainsi dans ces zones l’aide atteint 13,3 centimes pour une briquette de 20 cl.
La collation matinale perd du terrain
À côté de ce dispositif lait, un programme existe également pour le « beurre collectivités ». Destiné aux « communautés à but non lucratif », il ne peut bénéficier aux sociétés privées. Après inscription auprès de l'Onilait, les collectivités se voient délivrer des bons d'achat qui permettent d'acheter du beurre chez une liste de fournisseurs agréés. « Il s'agit d'un droit à consommer, fixé à 2 kg par mois et par personne, ce qui est largement suffisant », note Eric Dehen, responsable du service restitutions et programmes sociaux à l'Onilait.
Au total, le volet beurre compte 300 fournisseurs agréés, pour 12 500 collectivités enregistrées et une enveloppe européenne de 7 millions d’euros. Durant l'année scolaire, il existe deux périodes de paiement des aides, la première englobant le premier trimestre, la seconde regroupant le deuxième et le troisième trimestre.
Curieusement, certains établissements ne réclament les aides que pour une seule période, se privant de montants non négligeables. Dans l'ensemble, ces programmes de subvention du lait dans les écoles connaissent une légère érosion. « La tendance de fond est une chute de 2 à 3 % de la quantité aidée par an », déclare M. Dehen, qui observe aussi une évolution de la répartition des produits. De plus en plus, le lait liquide perd du terrain face aux produits solides servis pendant les repas. Un indicateur comme un autre de la lente régression de la collation matinale, épinglée par l'Afssa en 2003 pour son caractère non justifié. Pour autant, son repli n'est pas général. Dans les faits, de nombreux professeurs continuent de l'appliquer...