L'ouverture des marchés profiterait au Brésil, mais peu à ses pauvres
Le Brésil « tirerait largement profit d'une ouverture des échanges agricoles, mais il faudra que ses petites exploitations s'adaptent», affirme l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) dans une étude publiée en début de semaine. « Les agriculteurs brésiliens profiteraient de la hausse des prix internationaux résultant d'une réduction éventuelle, de la part des Etats-Unis, de l'Union européenne et d'autres pays de l'OCDE, de leurs droits de douane sur les importations agricoles et de leurs subventions à l'exportation», indique l'OCDE dans le premier « examen des politiques agricoles» qu'elle consacre au Brésil. Selon le rapport, « une réduction globale de 50% des droits de douane et des subventions à l'exportation, associée à une diminution du soutien interne accordé au secteur agricole dans les pays de l'OCDE, se traduirait pour l'économie brésilienne par un gain, sous la forme d'une augmentation des revenus des consommateurs et des producteurs, de 1,7 milliard d'USD, soit environ 0,3 % du PIB». L'OCDE fait cependant remarquer que la réduction de l'extrême pauvreté rurale et des inégalités dépend plus de la poursuite de politiques sociales ciblées par le gouvernement. « Les inégalités au sein du secteur agricole devraient se creuser» entre grands et petits exploitants, écrit l'OCDE qui constate que la pauvreté rurale a baissé de 72 à 61% mais que les inégalités se sont amplifiées à la campagne. Rappelons que l'Union européenne absorbe déjà à elle-seule 41% des exportations agroalimentaires du Brésil.