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L’Ouest se soucie de la compétitivité de ses filières

Des pistes existent pour améliorer la compétitivité en amont et en aval, ont expliqué des spécialistes réunis hier au Space par Terrena. Tour d’horizon en bœuf, volaille et porc.

« Comment renforcer la compétitivité de nos filières en amont et en aval». C’est l’un des thèmes majeurs développé lors d’une conférence de la coopérative multiproduits Terrena hier au Space de Rennes.

L’occasion pour Philippe Lecouvey, directeur de l’Institut technique du porc (ITP), de lancer une mise en garde. « La France reste leader en porc sur le plan des performances techniques, mais l’écart avec les autres se réduit». Selon lui, trois actions doivent être menées. En terme de compétitivité, des postes de charges sont à surveiller : l’alimentation, le logement, la main-d’œuvre. L’innovation est un chantier à développer. Il a cité l’exemple du distributeur américain Wal Mart, qui commercialise 35 références de viande porcine en frais.

Une action de lobbying est nécessaire pour éviter la surenchère en matière de réglementation, a-t-il également préconisé lors de la conférence. « Les cahiers de charges peuvent devenir des handicaps du point de vue de la compétitivité», a-t-il ajouté. Gérard Viel, président d’Arca, a estimé que la coopérative a un rôle à jouer dans les coûts de production en amont. Elle doit proposer les meilleurs prix sur les approvisionnements, notamment l’aliment, et adapter ses services. Son rôle est aussi d’apporter un appui aux moments clés de la vie de l’entreprise. A l’aval, il faut à la fois conforter les marchés actuels et mieux aborder les marchés émergents.

Concernant la volaille, la spécialiste Pascale Magdelaine, de l’Itavi, s’est inquiétée du déficit croissant de compétitivité entre l’Union européenne et les pays tiers. « Les réglementations européennes sont de plus en plus contraignantes sur le plan sanitaire, avec une directive bien-être en préparation», a-t-elle déclaré. Pour elle, il faut regagner en compétitivité. C’est possible en amont, vu les écarts entre élevages. Mais également en aval, une restructuration étant en cours. L’économiste pense qu’il faut d’avantage s’appuyer sur les cahiers des charges existants, pour se différencier par rapport aux pays tiers.

De grands écarts d’un élevage à l’autre

Jean-Yves Menard, président de Gastronome, a identifié plusieurs leviers en amont. Selon lui, les écarts de résultats technico-économiques entre élevages révèlent de réels gisements de gains de productivité. La génétique de certaines espèces peut être améliorée.

A l’aval, s’il faut encore adapter des outils et éventuellement encore restructurer, des pistes existent dans le « rajeunissement » des créneaux de qualité, la segmentation et l’innovation. Il a souligné la menace que constitue le projet de directive sur le bien-être des poulets de chair. D’après ses chiffres, la production rentre actuellement dans les outils à 920 euros par tonne. Les nouvelles contraintes entraînent une majoration de 54 euros par tonne. Pendant ce temps-là, le Brésil est à 420 euros par tonne.

La situation est particulière en bœuf, compte tenu du déficit récent en France et dans l’Union européenne. Philippe Martineau, président de Terrena Viande, a souligné la nécessité de réduire les écarts de coûts de production avec les meilleurs. Une piste consiste à augmenter la taille des ateliers d’engraissement. L’objectif est d’atteindre 200 JB par unité de main-d’œuvre.

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