L’Onilait tire un bilan mitigé de l’année 2005
Une note positive était intervenue il y a une dizaine de jours, lorsque les trois familles de l’interprofession avaient enfin réussi à se mettre d’accord sur le prix du lait. Comme à l’accoutumée, le curseur a de nouveau été orienté vers le bas, avec une baisse estimée à 8,9 euros/1000 l. Cette situation, symptomatique des difficultés du secteur, explique en partie les résultats moyens que la filière a enregistrés en 2005.
La section lait du nouvellement baptisé Office de l’élevage (anciennement Onilait) note dans son bilan annuel que le secteur « n’a pas connu de forts déséquilibres, malgré les difficultés structurelles posées par les marchés de la matière grasse ». La baisse des prix, la réforme de la PAC et la faiblesse de la consommation des ménages nuancent toutefois le tableau, tout comme « les inquiétudes suscitées par les négociations commerciales en cours à l’OMC ». Face la plus visible des difficultés du secteur, les PGC ont souffert. Si la consommation de fromage paraît dynamique dans les nouveaux Etats membres, la donne est différente dans l’UE à 15. Sur les 10 premiers mois de 2005 (derniers chiffres disponibles), la fabrication de fromages est ainsi en chute de 1,9 % pour la France.
De manière générale, l’année à été rythmée autour du 1er juillet. « À la moitié de l’année, la baisse des prix de soutien et son cortège de baisses des aides à l’écoulement et à l’exportation ont entraîné un retournement de situation. Les exportations ont été plus difficiles, les fabrications de caséines ont été freinées, tandis que la saturation des marchés des PGC a suscité un report de la matière vers les produits d’excédent » note l’Office de l’élevage.
Les stocks se vident
Principal producteur de poudres de lait écrémé avec plus d’un quart du total européen, la France a mis les bouchées doubles sur ce marché. Sur 10 mois, la production s’est envolée de 18,5 %, à 232 600 tonnes. Tous produits confondus, les stocks européens se sont pourtant vidés. Évalués à 77 000 t fin 2004, ces stocks de poudres de lait écrémé n’atteignaient plus que quelques milliers de tonnes début 2006. Pour le beurre, le niveau de stockage reste élevé, à 123 000 tonnes (ce qui reste toutefois inférieur de 40 000 t à l’année précédente).
Dans les perspectives 2006, l’augmentation attendue de la production sera accompagnée de nouvelles attributions de quota (+0,51 % pour la France). « Si la situation reste saine sur le marché mondial, les marchés semblent susceptibles d’absorber ces quantités supplémentaires en ce qui concerne la matière protéique » estime l’Office. « En revanche, l’équilibre est beaucoup plus fragile pour la matière grasse, avec un stockage public plafonné à 50 000 t, alors que le commerce extérieur montre des signes de faiblesse, et que les stocks privés sont encore importants ».