L'Oniflhor planche sur un modèle anti-crise
Décidé à ne pas retrouver un secteur des fruits et légumes sinistré par une énième crise estivale, l'Onifhlor a annoncé jeudi la création d'un comité de pilotage, en collaboration avec le cabinet de conseil Ernst & Young. D'après Philippe de Guénin, directeur de l'Onifhlor et de l'Onivins, ce travail va démarrer mi-avril pour se terminer mi-juin, en trois phases. Dans un premier temps, le comité de pilotage va chercher à déterminer une définition du prix après vente selon des aspects juridiques, pour instituer un référentiel commun à tous les acteurs. La 2e phase sera consacrée à l'étude de la crise de 2004, avant la mise en route de la troisième, consacrée à la mise en équation des diverses données étudiées. Prévu pour être opérationnel cet été, ce modèle est destiné «à dépassionner le débat autour des fruits et légumes, et à analyser le mécanisme des prix après vente. Nous allons pouvoir nous placer par rapport à la réalité, avec une approche neutre», a expliqué M. De Guénin. Vendredi, les différentes familles du secteur se sont rendues au ministère pour évoquer avec le cabinet de M. Bussereau les mois à venir et anticiper les prévisibles heurts de campagne.
L'occasion pour Jean Sales, président du conseil de direction fruits et légumes de l'Office, de rappeler quelques fondamentaux. «Aujourd'hui, nous sommes dans une situation de filière ou les professionnels doivent se rendre compte qu'ils vont devoir y mettre du leur. L'Etat ne fera pas tout». Les commentaires n'en ont pas moins été positifs concernant le dialogue entre les intervenants, qui semblent d'accord sur les sujets à aborder (segmentation) et ceux à éviter pour le moment (relations avec la grande distribution). La situation semble plus calme au niveau de l'interprofession, avec l'arrivée de Georges Dutruc-Rosset, nommé médiateur à Interfel. Cette nomination, qui nécessite l'unanimité des différentes composantes d'Interfel, a été accueillie favorablement par M. De Guénin, qui y voit une attitude révélatrice de la volonté de résoudre les dissensions. Dans un autre registre, l'Oniflhor a avancé l'idée de marketer les productions «Fruits et légumes de France», à l'image des expériences réussies en viande bovine et viande porcine française.