L’Onic pour un niveau d’aides réaliste
Le Comité de gestion céréales qui se réunissait hier soir à Bruxelles aura-t-il apporté une réponse apaisante à la question réitérée par le comité permanent de l’Onic, à savoir la fixation d’un taux de restitution réaliste pour permettre au blé français d’affronter les distorsions monétaires sur le marché mondial ? Dans la mesure où les 4 s la tonne adjugés par le précédent comité de gestion n’a pas permis la délivrance significative de certificats, la décision d’ouverture des restitutions n’a été qu’un espoir déçu. « La montagne a accouché d’une souris », commentait le président du Conseil central de l’office, estimant approximativement à 15 s la tonne le niveau réaliste de l’aide pour permettre un tirage de certificats d’exportation de blé dans l’UE, de 350 000 t par semaine. Faute de quoi, les offres à l’intervention vont continuer à affluer menant à un stock de report communautaire himalayesque, compromettant d’ores et déjà l’équilibre de la prochaine campagne.
Autre réponse souhaitée de la part de Bruxelles, les mesures envisagées pour répondre aux offres de mise à l’intervention chez nos nouveaux partenaires, en particulier la Hongrie dont les capacités de stockage sont infiniment inférieures au volume des offres. Résultat : sur les 3,7 Mt (blé, orge et surtout maïs) offertes à l’intervention en Hongrie, une très faible partie (les chiffres sont encore confus) a été acceptée et pour le reste, les producteurs ne sont donc pas payés, ce qui crée des situations intenables. Le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau, en visite hier et aujourd’hui en Hongrie, abordera notamment la question des marchés céréaliers.
La mise en place de restitutions spécifiques pour le maïs hongrois ou le déménagement des stocks d’intervention vers des Etats membres disposant de plus larges capacités de stockage permettraient d’atténuer le problème. Si la France ne souffre pas du même handicap de stockage, l’accélération des mises à l’intervention risque de se traduire par un stock de report de blé et de maïs très élevé, d’autant plus lourd à supporter dès la récolte 2005 que celle-ci s’annonce encore copieuse, sauf accident climatique grave (voir dans l’Essentiel).