L'Onic annonce une récolte 2005 qualitative
L'Onic (office national interprofessionnel des céréales) a fait une petite entorse à la tradition en réunissant son comité permanent jeudi au lieu de l'habituel deuxième mercredi de chaque mois, la tenue du congrès de l'AGPM justifiant ce déplacement de date. L'Onic en a peut-être profité pour peaufiner encore ses premiers bilans prévisionnels de la campagne, le directeur de l'office annonçant une récolte de blé de 35,1 Mt alors que les bilans imprimés s'en tiennent à 35,3 Mt. C'est un net recul par rapport aux prévisions à la mi-juillet qui dépassaient les 36 Mt et surtout 2,5 Mt de moins que pour l'exceptionnelle moisson 2004. Mais, compte tenu de l'abondance du stock de report, 4,7 Mt dont 2 Mt à l'intervention, les ressources seront au moins équivalentes à celles de la dernière campagne. Pas de problème donc quant au volume disponible et dont il faudra, au contraire, stimuler la commercialisation pour éviter la reconstitution d'un stock de report pléthorique. Pour ce faire l'Onic parie sur une forte progression de l'utilisation par les fabricants d'aliments du bétail, de meilleures ventes plausibles à l'UE et l'espoir que la Commission de Bruxelles aura pris la mesure du coût de l'intervention massive de la campagne 2004-2005 qu'a entraînée sa frilosité dans la gestion de l'exportation.
Pour le moment, la position de Bruxelles n'est pas très convaincante quant à ses intentions de dynamiser l'export, mais sans doute la Commission attend-t-elle d'avoir une vue d'ensemble sur la récolte communautaire pour mettre en place sa politique d'export 2005-2006.
Demandes de restitutions réalistes
Les opérateurs demandent des restitutions réalistes leur permettant de rivaliser avec les blés russes et ukrainiens sur le marché mondial. On avance un taux de 14 ou 15 euros à la tonne alors que le Comité de gestion de jeudi en est resté à 6.
L'Onic mise aussi sur la qualité de la récolte pour conquérir les marchés en assurant que 30 Mt sur les 35 récoltés seront dignes du haut (E et 1) de la grille de classement : du jamais vu ! Le taux moyen de protéines est élevé, avec 12,3 pour la moyenne nationale et les temps de chute de Hagberg très satisfaisants. Certes, l'office reconnaît que « ici ou là » les grosses chaleurs de juin et les pluies de début août ont influé sur les poids spécifiques mais juge les commentaires qui ont été faits sur la faiblesse des PS excessifs. L'Office conclut à un PS moyen national de 76,6 kg et affirme que 9 tonnes sur 10 produites cette année respectent les normes d'intervention en matière de PS ; le débat sur ce point n'est peut-être pas clos (voir à la Loupe en page 2). Le débouché alimentation animale sera de toute manière largement comblé.