L’offre bovine française reste orientée à la hausse
De bonnes perspectives s’annoncent pour l’industrie bovine. La production française conserve toute sa vigueur et devrait progresser de 2% cette année (à 1,595 million de tonnes équivalent carcasse), selon les estimations de l’Institut de l’Elevage publiées mercredi. Dans le même temps, l’UE s’enfonce dans le déficit. Celui-ci pourrait dépasser les 450 000 téc. La viande bovine française a donc de belles cartes en main. D’autant plus, que l’offre brésilienne s’est vue infliger un embargo européen (lire ci-dessous). La filière peut également se réjouir d’une bonne tenue de la consommation nationale qui devrait afficher une légère hausse (1% tout au plus) en 2008.
Tous les voyants sont au vert, de l’offre en femelles à celle en JB ou en veau de boucherie. Seul bémol, une baisse des réformes laitières est attendue. « L’augmentation du prix du lait, ainsi que la possible augmentation des quotas devraient inciter les éleveurs à freiner leurs réformes. Les problèmes de productivité liés à la fièvre catarrhale contribuent également au maintien du cheptel », explique l’institut. Mais, les abattages de femelles allaitantes compenseront la baisse des réformes laitières. Le troupeau allaitant démarre l’année avec 89 000 vaches de plus que l’an dernier (+2 %). En outre, les difficultés sur le marché du broutard pourraient conduire à la fin de la recapitalisation. Au final, après plusieurs années de recul, la production de viande bovine issue de femelles augmenterait de 1% en 2008.
La production de jeunes bovins devrait aussi à nouveau progresser. Un paradoxe, alors que le prix des céréales flambe, mettant à mal la rentabilité de l’activité d’engraissement. Toutefois, le stock de broutard est là. « Non seulement, le troupeau allaitant a gagné près de 90 000 vaches sur le dernier inventaire du Scees, mais les problèmes de commercialisation liés à la FCO et le manque d’appétit italien ont fait reculer les exportations de broutards », souligne l’institut.
Encore plus de JB
Au final, la production française de viande issue de JB augmenterait de 4 %, à 483 000 téc. Les sorties de veaux de boucherie devraient repartir à la hausse en 2008, après un important trou d’air l’an dernier. Cette filière quitte une zone de turbulences : le prix du veau gras a décollé et celui de la poudre de lait est redescendu de ses sommets. La production devrait augmenter de 1 %, à 223 000 téc. La croissance de l’offre ne devrait pas avoir d’impact négatif sur les cours des gros bovins, en étant limitée au marché national. La France sera le seul gros producteur de l’UE à augmenter significativement sa production, ce qui lui donnera une place de choix dans les échanges communautaires. Des baisses conséquentes sont attendues en Allemagne, Italie, Irlande, Royaume-Uni. La production européenne devrait globalement baisser de presque 1% cette année. Son déficit en viande bovine, passé de 304 000 téc en 2006 à 411 000 téc en 2007, pourrait bien franchir les 450 000 téc.